Recherche scientifique, obstacle épistémologique, bien-être, stagnation, phase transitoire, degré de fiabilité, phase d'expérimentation, humanité, esprit scientifique, Gaston Bachelard, caractère fixiste, mécanique newtonnienne, découverte
L'une des fins de la recherche scientifique est la réalisation d'objets en vue de favoriser le bien-être de l'homme. Mais, pour parvenir à cette fin, la recherche doit passer par certaines étapes, notamment l'établissement d'un modèle. Le modèle apparaît comme un médium entre l'idée et la réalisation effective de celle-ci. Le savant qui veut inventer un engin ne peut pas le réaliser immédiatement. Sa réalisation passe par une phase transitoire, celle du modèle. Le modèle lui-même se présente comme la représentation préalable en miniature d'un objet. Il apparaît comme une nécessité, car avant de réaliser l'objet, il faut lui faire subir des tests, le contrôler et voir son degré de fiabilité. Toutes ces opérations ne peuvent se faire que grâce au modèle, en laboratoire. Sans le modèle, la science n'aurait certainement pas atteint le niveau de développement actuel qu'elle connaît. Le passage brutal de l'idée à la réalité pourrait avoir plusieurs conséquences.
[...] Mais un retour au concept de modèle nous permettra, par un exemple trivial, de comprendre comment l'arrêt à celui-ci, plus qu'un simple obstacle épistémologique, représente un véritable danger pour la science. Si le savant voulait se satisfaire de l'invention de la bicyclette, l'humanité n'aurait pas connu l'essor scientifique qu'elle connaît actuellement. Il a fallu dépasser le modèle de la bicyclette pour inventer la motocyclette puis le train, grâce à la découverte du moteur à explosion. On parle à l'heure actuelle de T.G.V. [...]
[...] Il apparaît comme une nécessité car avant de réaliser l'objet, il faut lui faire subir des tests, le contrôler et voir son degré de fiabilité. Toutes ces opérations ne peuvent se faire que grâce au modèle, en laboratoire. Sans le modèle, la science n'aurait certainement pas atteint le niveau de développement actuel qu'elle connaît. Le passage brutal de l'idée à la réalité pourrait avoir plusieurs conséquences. D'abord, le succès de l'objet à inventer ne serait pas garanti puisqu'on ne serait pas passé par une phase d'expérimentation. Celle-ci permet en effet de tester sous tous ses aspects l'objet à créer. [...]
[...] » Le rationalisme appliqué. On ne peut pas en science prendre la peine de s'arrêter à un modèle. L'arrêt au modèle devient un obstacle épistémologique, justement parce qu'il empêche la science d'évoluer, et surtout parce que la connaissance par modèle n'est qu'une connaissance approchée, par conséquent provisoire. Or comme le provisoire est par essence ce qui doit être dépassé, il importe de le dépasser quand il a fini de remplir la mission qui était la sienne. C'est dans cet esprit qu'il faut prendre le mot de Claude Bernard : « Nos idées ne sont que des instruments intellectuels qui nous servent à pénétrer dans les phénomènes ; il faut les changer quand elles ont rempli leur rôle, comme on change un bistouri émoussé quand il a servi assez longtemps. [...]
[...] Tout arrêt sur un modèle fait-il obstacle épistémologique ? On a toujours prétendu que les découvertes scientifiques devraient être mises au service de l'humanité. De fait, les recherches scientifiques qui ne tendent qu'à donner une connaissance rationnelle plus étendue et plus positive du réel visent en dernière analyse à contribuer à l'épanouissement et au bien-être de l'homme. Mais, les recherches scientifiques ne sont pas sans heurts et leur progrès est bien souvent entravé par certains facteurs. Il semble bien que dans le domaine de la recherche scientifique, l'arrêt sur un modèle donné soit cause de stagnation de la science et qu'il constitue, ipso facto, un obstacle épistémologique. [...]
[...] En un mot, la science progresse par englobement, non par destruction. L'immobilisme dans les sciences, l'arrêt définitif sur un modèle constituent des obstacles épistémologiques qu'il faut dépasser par une « psychanalyse de la connaissance ». La nécessité de recourir à la psychanalyse de la connaissance part du fait que pour Bachelard, la science ne doit pas stagner, elle doit être dynamique et pour acquérir un tel caractère, elle doit se défaire d'un certain nombre de facteurs, notamment l'opinion, la sensation, l'évidence sensible, l'autorité etc. [...]
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