Au cours des siècles, les pays d'Europe avaient connu de nombreux régimes autoritaires : rois, empereurs, autocrates, se partageaient le continent, avant la Révolution française et la naissance du concept des droits de l'homme. Après 1789, et jusqu'au début du XXe siècle, le modèle de la démocratie libérale, sous l'action des Etats-Unis notamment, n'avait cessé de gagner du terrain. La Première guerre mondiale, en 1914, va quelque peu malmener ces réalités : le "pari perdu" du tsar Nicolas II fait le lit de la Révolution bolchevique, réalisée en 1917 par Lénine et Trotski. La Russie devient l'U.R.S.S; ce nouvel Etat, après la mort de Lénine en 1927, évolue sensiblement sous l'action de Staline, qui radicalise la politique menée et qui instaure un régime d'un type nouveau, qui mêle culte du chef, répression des oppositions, et mobilisation des masses. Parallèlement, en 1922, l'Italie gangrenée par les difficultés économiques et l'agitation sociale, voit l'établissement d'un Etat fasciste, dirigé par Benito Mussolini : là encore, ce régime n'hésite pas à réprimer la contestation et prétend contrôler les moindres activités des citoyens. Ensuite, en 1929, la grande crise économique vient infliger un camouflet cinglant au capitalisme libéral : l'Allemagne quitte la République - imposée par ses vainqueurs de 1918 – pour un régime comparable à l'Italie mussolinienne : c'est l'Allemagne hitlérienne, qui surpassera bientôt son grand frère italien. Pour qualifier ce type de régimes, un nouveau mot va être forgé, à la fin des années trente ; on parle de "totalitarisme".
Comment peut-on définir ce concept ? Existe-t-il plusieurs 'visions' du totalitarisme ? Comment se manifeste-t-il dans les Etats fascistes et dans les Etats communistes ? Quelles sont les ressemblances, les différences entre ces deux types de régimes ?
Pour répondre à ces questions, il faut tenter de définir le totalitarisme, puis il faut comparer les deux grands régimes totalitaires du XXème siècle -l'URSS stalinienne et l'Allemagne, par leur biais de leurs ressemblances et de leurs différences.
[...] un système dans lequel des mécanismes technologiquement développés du pouvoir politique sont maniés par la direction centralisée d'un mouvement élitiste, dans le dessein de réaliser totalement une révolution sociale, comportant le conditionnement de l'homme sur la base de certains postulats idéologiques proclamés par les dirigeants, dans une atmosphère d'unanimité de toute la population”. Sous l'impulsion du courant essentialiste, le concept de totalitarisme est entré, en fait, dans le domaine de la philosophie politique. Ce concept a pu être utilisé a posteriori pour caractériser des régimes tels que les communautés primitives ou l'Empire chinois. [...]
[...] On est bien loin de l'entêtement d'Hitler, incapable d'accepter un échec ou de renoncer à une idée déraisonnable. En outre, l'objectif du stalinisme n'a jamais été l'extermination pure et simple, mais l'établissement durable du communisme ; éviter une logique de mort semblable à la logique nazie, a certainement contribué au maintien du stalinisme. Conclusion Ainsi, le concept du totalitarisme peut être défini de façon abstraite ou de façon concrète : une première école, dite essentialiste, met l'accent sur les contenus idéologiques, et intègre le totalitarisme dans la philosophie politique ; une seconde école préfère s'appuyer sur les caractéristiques concrètes des régimes totalitaires existant, qu'ils soient fascistes ou communistes. [...]
[...] Nazisme et stalinisme : quelques ressemblances . "une nation, un chef, un parti" le nationalisme Hitler a bâti sa popularité en excitant le nationalisme des Allemands ; il a exploité le refus du traité de Versailles, qualifié de "diktat", et a créé un mythe : le Dolchstoss, c'est-à-dire le coup de poignard dans le dos. Il s'agissait de mettre l'accent sur une prétendue trahison des hommes politiques qui auraient prématurément interrompu la guerre en 1918, afin d'établir un régime parlementaire : la République de Weimar. [...]
[...] est doublé du N.K.G.B, chargé du renseignement, du contre-espionnage et du maintien de l'ordre - y compris politique. une justice "aux ordres" En Allemagne, la justice est entièrement soumise au Führer. Hitler n'a pas oublié la déconvenue du procès de Leipzig en 1933, qui avait innocenté des responsables communistes accusés de l'incendie du Reichstag : les procureurs, pour avoir le droit d'exercer, doivent jurer fidélité au Führer. Ils soutiennent la mise en place de lois iniques, comme les lois de Nuremberg en 1935-36 qui privent les Israélites de leurs droits civiques. [...]
[...] En URSS, le NKVD contrôle le Goulag, ensemble de camps de travail où sont déportés les prisonniers politiques, opposants au régime ou victimes des purges ordonnées par Staline. L'écrivain russe Soljenitsyne s'est attaché à décrire l'horreur du Goulag dans deux ouvrages célèbres : Une Journée d'Ivan Denissovitch et l'Archipel du Goulag. La mobilisation des masses les rassemblements populaires Hitler comme Staline savent enthousiasmer les foules, déchaîner leur hystérie. Ils organisent d'immenses rassemblements populaires où hommes, femmes, enfants, leur rendent hommage ainsi qu'à des dieux. [...]
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