A l'heure où le racisme devient banalité, où les intégrismes les plus divers prélèvent un tribut de sang de plus en plus abondant, où le progrès, et notamment en génétique, repousse sans cesse les limites de ce que l'homme peut faire avec lui-même, la question de la tolérance se pose avec force. La tolérance. Tout le monde sait qu'elle est une sorte de vertu, sans vraiment se demander pourquoi. Ou si l'on se le demande, c'est souvent pour en fixer les limites. Etre tolérant, oui, mais il reste des choses qui sont intolérables. Et plus, il apparaît souvent que pour être tolérant avec autrui, on pose comme condition préalable qu'il soit lui-même tolérant. La tolérance semble alors une idée complexe à manier, et encore plus à appliquer. C'est pourquoi, nous commencerons par examiner comment l'idée de tolérance s'est construite dans notre société occidentale. Ceci nous amènera à discuter de la valeur de la tolérance, et enfin, cet exposé sera une bonne occasion de se demander quelle forme la tolérance peut prendre dans la vie de tous les jours
[...] On peut manifester, et tomber dans le cercle de la violence. Mais la faute, l'erreur existent toujours. Tolérer revient alors à reconnaître que chacun est capable d'erreur. Mais dans ce même mouvement, la suprématie du système de référence n'est pas remise en cause. La tolérance est donc intolérante, puisqu'elle ne tolère pas, par essence, ce qui est dans le faux, elle tolère juste celui qui est dans l'erreur. Il est d'ailleurs intéressant de noter que depuis le 18ème siècle, la lutte pour la tolérance revient en fait à une lutte contre l'intolérance, au nom de la tolérance. [...]
[...] Et comme si ça ne suffisait pas, notre époque voit la multiplication des savoirs à un niveau faramineux. De nos jours, qui pourrait à la fois maîtriser l'ensemble des connaissances scientifiques, philosophiques et ésotériques que maîtrisaient les premiers humanistes? Entre la biologie qui s'intéresse désormais à la création de la vie, entre la physique et l'astronomie qui utilisent des concepts aussi élaborés que la physique quantique ou le continuum spatio-temporel, il y a de quoi se perdre. D'autant que l'information circule dorénavant à la vitesse de l'électron grâce au réseau planétaire, Internet. [...]
[...] L'étranger nie l'identité nationale. Faire preuve de tolérance apparaît dès lors comme retenir une réaction face à quelque chose qui ne s'inscrit pas dans la Vérité. L'utilisation du mot tolérance dans le domaine de la biologie traduit bien ce concept de réaction, à savoir la capacité d'un corps à ne pas réagir à un médicament, à un élément étranger au corps. Dans cette première partie, nous avons donc vu que la tolérance a d'abord trouvé un champ d'application dans le domaine de la religion, en tant que religion politique, avant de s'appliquer à de nombreux domaines, qui touchent eux, à l'essence de l'Homme. [...]
[...] Pourquoi cette tolérance de la part du catholicisme? Parce que l'Eglise Catholique Romaine, garante de l'ordre spirituel, cède ici le pas devant la pression séculière et temporelle, quitte à revenir sur quelques-uns de ses dogmes. Il faut bien voir qu'au sortir du Moyen Age, le peuple avait peur de tout ce qui pouvait déclencher la colère de Dieu. Mais les dangers que font courir à la Nation les guerres de religion sont si grands, menacent tant l'intégrité et la cohérence sociale, que la tolérance religieuse va apparaître comme un mal nécessaire, par lequel il faut passer si l'on veut que la Nation continue d'exister. [...]
[...] La connaissance nous permet d'éclairer un problème selon plusieurs angles. Par exemple, en ce qui concerne la maîtrise de la fécondation, il est important de savoir que, médicalement, nous ne sommes capables de savoir qu'un œuf a été fécondé et a donné lieu a un individu, c'est-à-dire un être dont les cellules ne se divisent pas, seulement deux semaines après la fécondation. Tout d'abord parce qu'il faut attendre une semaine que l'œuf fécondé s'implante dans l'utérus, puis il faut encore attendre une semaine pour savoir si on n'est pas en présence de jumeaux. [...]
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