L'oeuvre de l'anglais Thomas Hobbes (1588-1679) s'inscrit dans un contexte historique particulier. Depuis 1534 et la rupture avec le Saint-Siège, « l'anglicanisme » est la religion nationale. Il s'agit d'une forme particulière de protestantisme. Mais, au cours du XVIe siècle, cette religion suscite une contestation croissante, celle des sectes calvinistes, des « puritains » désireux de purifier l'Eglise anglicane (...)
[...] Pour Hobbes, c'est chaque individu qui accepte le pacte et consent au pouvoir. Potentiellement (car c'est ainsi dans l'état de nature), tous les hommes sont égaux (la voix de chacun compte pour que le contrat soit établi) et libres (c'est librement qu'ils s'assujettissent au souverain). Ce postulat suscitera d'ailleurs des accusations d'athéisme. Ainsi, en 1683, les ouvrages de Hobbes sont condamnés par université d'Oxford. - La légitimité du souverain assise sur les fins du pouvoir et non sur ses origines Les moyens accordés au souverain se justifient uniquement par l'objectif du politique (la sécurité de tous) et non par une quelconque supériorité naturelle du souverain. [...]
[...] Le contrat et l'institution du souverain. Hobbes utilise donc la fiction du contrat entre les hommes pour justifier le pouvoir absolu du souverain. Il emprunte l'idée du pacte social une idée forgée par la pensée protestante et popularisée par le juriste hollandais Hugo Grotius (1583-1645). Cette proposition est audacieuse. D'une part, la plupart des doctrines justifiant la suprématie royale condamnaient les théories contractualistes. Celles-ci entraient ainsi en contradiction avec une conception du monde centrée sur la toute-puissance de Dieu et de la nature. [...]
[...] L'œuvre de l'anglais Thomas Hobbes (1588-1679) s'inscrit dans un contexte historique particulier. Depuis 1534 et la rupture avec le Saint-Siège, l'anglicanisme est la religion nationale. Il s'agit d'une forme particulière de protestantisme. Mais, au cours du XVIe siècle, cette religion suscite une contestation croissante, celle des sectes calvinistes, des puritains désireux de purifier l'Eglise anglicane. Le puritanisme se répand parmi les élites (la petite noblesse, la bourgeoisie), autrement dit parmi les classes sociales au sein desquelles sont recrutés les députés à la Chambre des communes. [...]
[...] Dans De Cive, Hobbes avait déjà décrit cette situation par une citation célèbre : L'homme est un loup pour l'homme (Homo homini lupus). Pour survivre, la violence et la ruse sont les vertus cardinales. Mais ce qui peut sauver l'homme, c'est son instinct de conservation, son instinct de sécurité. Ainsi, la seule solution pour vivre en paix, c'est de sortir de l'état de nature. Autrement dit, pour se sauver, les hommes doivent se donner un pouvoir commun, un pouvoir fort qu'ils établissent par contrat. II. [...]
[...] Le naturalisme considère donc que l'organisation sociale est vouée à se perpétuer : elle ne peut être remise en cause car toute critique irait à l'encontre de la nature ou de la volonté de Dieu. Chez Hobbes, c'est l'homme qui est à l'origine du pouvoir civil. Il n'y a donc plus de transcendance du pouvoir. De même, Hobbes popularise une manière de raisonner fondée sur les principes d'état de nature et de contrat. Or ces idées sont au cœur des systèmes philosophiques de Locke et de Rousseau. [...]
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