Le problème qui surgit immédiatement quand on s'intéresse à la question de la substance telle qu'Aristote l'aborde dans la Métaphysique est qu'il ne semble pas se trouver dans cet ouvrage une théorie de la substance mais bien des théories de la substance, voire des propos épars sur la substance.
Aristote traite, en effet, de la substance dans maints endroits de sa Métaphysique, notamment dans les livres Γ, Δ, Ζ, Η, Λ et Μ, mais le coeur de sa philosophie de la substance réside en Ζ, Η et Λ.. Dans ces différents livres, Aristote tient des propos divers sur la substance dont la relation qui les unit semble parfois difficile à cerner.
[...] En Z Aristote affirme que les parties matérielles des êtres sont postérieures au tout, et que les parties formelles sont antérieures, ce qui lui permet de conclure à l'antériorité de l'âme et à la postériorité du corps chez les animaux. La quiddité a donc la caractéristique d'être première dans la détermination de l'être. Cette antériorité de la forme sur la matière découle, selon Annick Jaulin de la primauté de l'acte sur la puissance “puisque la matière est puissance, et la forme état accompli”(“Aristote. [...]
[...] Cette dernière, qui peut aussi être définie comme quiddité, a mérité, du fait de l'importance qu'y consacre Aristote, une analyse spécifique, de laquelle il résulte que la quiddité regroupe en elle toutes les caractéristiques de la substance, et est donc le lieu par excellence de la substance, sans toutefois en monopoliser le statut, si l'on peut dire. Enfin, l'étude des universels manifeste clairement le refus d'Aristote de valider leur prétention à la substantialité, ce qui fait partie, comme on l'a montré, de sa critique du platonisme, et se comprend à la lumière de ses conceptions ontologiques. Bibliographie Aristote, La Métaphysique, tome trad. J. Tricot, Paris, Vrin Aristote, La Métaphysique, tome II, trad. J. [...]
[...] Retenons de Z que des attributs appartenant par soi à une chose, donc inséparables, il n'y a pas de quiddité, et que de la substance seule il y a définition. Quant à Z ce chapitre nous apprend chaque être lui-même est un avec sa quiddité, et que cette identité n'a pas lieu par accident”(I, p.257) et surtout que seulement la substance et la quiddité ne font qu'une chose, mais encore leur définition est la même”. Si l'on tâche de regrouper de façon synthétique l'ensemble des éléments que nous donne Aristote dans ces passages, voici ce qu'il en ressort : la quiddité est ce qui est dit être par soi (c'est à dire indépendamment des accidents), elle ne fait qu'un avec l'être, exprime sa nature et est son essence individuelle et déterminée, enfin elle appartient primordialement à la substance, est identique à la substance et a la même définition que celle-ci. [...]
[...] La Métaphysique” in La philosophie d'Aristote, p.44). Mais c'est peut-être le chapitre 17 du livre intitulé par Jean Tricot substance, c'est la forme”, qui nous en dit le plus sur la quiddité comme substance. Aristote y propose le raisonnement suivant : substance est un principe et une cause [ . Or la cause c'est la quiddité au point de vue logique, et la quiddité est, dans certains cas, la cause finale [ . dans d'autres cas, la quiddité est le moteur premier”(I, p.304-305). [...]
[...] Il faut alors décomposer la question [ . Ce qu'on recherche c'est pourquoi la matière est telle chose [ . De sorte que ce que nous recherchons, c'est la cause (c'est à dire la forme), en raison de laquelle la matière est quelque chose de défini, et c'est cela qui est la substance de la chose”(I, p.307-308). La quiddité est ici comprise comme cause de l'être en tant qu'elle confère à la matière, forme et définition. Enfin, la quiddité est également un principe d'unité, comme le philosophe l'explique de façon semblable en Z et H On peut résumer cette thèse comme suit, en reprenant les exemples aristotéliciens : bien que la maison soit formée de briques, l'unité de la maison ne peut consister dans la seule composition des briques juxtaposées, de même les lettres A et B ne suffisent à constituer la syllabe BA mais il faut autre chose, et cette autre chose c'est la quiddité, principe formel de l'unité de toute chose et cause première de son être. [...]
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