Dans la France des années cinquante, reconstruite économiquement, modernisée socialement, culturellement en voie de transition, la culture devient un enjeu essentiel et le discours culturel prend une ampleur inédite, à la fois militante et institutionnelle. Le fait nouveau est la prise en charge par l'Etat de tout un secteur de l'activité théâtrale. Le théâtre est désormais considéré comme un service public, il reçoit des subventions qui vont permettre aux créateurs d'échapper dans une certaine mesure aux impératifs de la rentabilité. C'est alors que se met en place un concours annuel des jeunes compagnies et surtout la création des centres dramatiques de province. Puis sous l'impulsion de Malraux, la Vème République développe une politique théâtrale précise mais après la crise de 1968, l'échec de cette politique est indéniable. Le théâtre est-il alors en danger ou renaît-il systématiquement de ses cendres après chaque crise qu'il traverse ?
[...] L'intérêt de ces expériences ? Adapter les spectacles au public auxquels il s'adresse à partir de leurs propositions, idées, intérêts. Aujourd'hui, la vie théâtrale française porte en elle l'héritage d'un travail ébauché dès le début de XXème siècle et qui s'est accentué dans l'immédiate après-guerre. Tout d'abord avec l'action de Jean Vilar et sa volonté de démocratiser et de décentraliser le théâtre, puis avec les années Malraux et la naissance du Ministère des Affaires culturelles, dont l'objectif était de poursuivre l'effort de démocratisation, et les premiers pas des maisons de la culture. [...]
[...] Un théâtre pour tous ? A la fin des années quatre-vingt, on voit se renouveler le spectacle de rue avec la création de deux manifestations importantes : le Festival d'Aurillac (festival de référence pour les pouvoirs publics) et celui de Châlons-sur-Saône, tous deux créés en 1986. Une organisation Lieux publics soutenue par l'Etat, confère aux arts de la rue une reconnaissance inattendue. Il est alors question de mettre en avant l'aspect ludique et amateur du théâtre afin de le rendre toujours plus accessible. [...]
[...] Son but est de dépasser la division arbitraire des salles en catégories sociales (balcon, poulailler), de s'adresser à un public populaire. Il fait alors baisser le prix des places ce qui permet à des spectateurs de découvrir le théâtre, et organise les week-ends du TNP il crée autour du spectacle des jeux et autres satisfactions diverses Il développe sa conception du théâtre comme un divertissement nécessaire à tout homme et non un objet de luxe. Grâce à lui, le TNP devient centre culturel ouvert à tous qui présente à un public populaire de belles et grandes oeuvres. Le T.N.P. [...]
[...] Le théâtre canalise les grandes interrogations du moment. Ainsi, le théâtre de l'absurde reflète les incertitudes des esprits nés de la Seconde Guerre mondiale et les angoisses d'après-guerre. J.M Serreau, Roger Blin et Nicolas Bataille montent Brecht, Adamov et Ionesco. En 1953, En attendant Godot révèle un nouveau dramaturge : Beckett , alors qu'en 1954 le premier Festival international d'art dramatique de Paris voit coexister les oeuvres classiques et des spectacles étonnants par leur nouveauté foncière. Deux noms s'imposent alors : Antonin Artaud et Bertolt Brecht, révélé au grand public en 1951, par le biais du TNP, notamment grâce à La mère courage. [...]
[...] est au service du théâtre et du peuple (Jean Vilar). Dans la même veine, Planchon ouvre en 1957 le Théâtre de la Cité et engage un travail quotidien d'échanges avec le public, d'informations données par sa presse, d'admirables programmes, synthèses de documents pour chaque spectacle ; il est le cofondateur d'un théâtre populaire et une figure importante de la décentralisation. Il inscrit régulièrement au répertoire les pièces de Brecht qui voulaient créer un théâtre pédagogique qui inculque des connaissances et débouche sur la réflexion et l'action ; le spectateur doit se sentir informé et interpellé. [...]
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