L'histoire géopolitique du XXIe siècle apparaît, aujourd'hui, débuter par l'agression terroriste du 11 septembre 2001. Cette attaque marque une triple rupture : en démontrant la possibilité d'une attaque autonome et mondialisée ; en touchant les États-Unis sur leur territoire ; en marquant l'événement d'un nouveau désordre mondial. Depuis un demi-siècle, pas un jour ne passe sans qu'une bombe explose dans une partie du monde. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, le mot terrorisme était couramment utilisé et certains s'enprévalaient sans autre forme de pudeur. Ainsi, Boris Savinkov intitule ses mémoires de révolutionnaire russe Souvenirs d'un terroriste et l'Orim (Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne, qui apparaît en 1893 et lutte pour l'indépendance de la Macédoine, très active dans l'entre-deux-guerres) se qualifie également sans réserve de terroriste. Or, résistance et terrorisme peuvent à certains égards s'assimiler (...)
[...] La création du mouvement Action directe en France en 1979, interdit en 1982 et aujourd'hui démantelé, illustre également cette situation paradoxale. Le terme action directe est une expression utilisée dans la deuxième moitié du XIXe siècle par les anarchistes pour désigner le sabotage et l'action armée. De même, l'Allemagne, avec la bande Baader-Meinhof, et l'Italie, avec les brigades rouges, vont être fortement touchées par la violence terroriste dans les années 1970. Le développement du terrorisme et l'utilisation des méthodes de ce dernier par des mouvements de résistance s'expliquent aussi par le retentissement particulier conféré par les médias modernes à ce type d'actes. [...]
[...] la résistance des matériaux, la résistance à l'oppression . La résistance se définit ainsi par la capacité às'opposer à une force tierce, incarnée par un envahisseur (cf. la Résistance française durant la seconde guerre mondiale), par un gouvernement jugé illégitime, ou par un pouvoir considéré comme oppressif (les puissances coloniales dans les pays du tiers-monde, lors des luttes pour l'indépendance, Israël pour les Palestiniens . Elle suppose donc, au départ, une action extérieure hostile, à laquelle il serait légitime de s'opposer ; - terrorisme vient directement de terreur Ce terme est apparu pour la première fois en 1798, dans le Supplément du Dictionnaire de l'Académie française. [...]
[...] L'IRA a déjà réussi pendant près de trente ans à tenir en échec le pouvoir britannique, mais avec des actions terroristes plus traditionnelles et de bien moins grande envergure. Les évènements du 11 septembre ne sontt pas un accident de l'histoire comme le souligna le juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière. L'hyper terrorisme, tel qu'il est aujourd'hui qualifié, est le fruit d'une longue mutation, qui s'est faite tout au long du XXe siècle. En janvier 2000, Salman Rushdie écrivait que le combat déterminant de l'ère nouvelle opposera le terrorisme à la sécurité Espérons qu'il n'aura pas raison. [...]
[...] La période récente s'est, dès lors, caractérisée par une interpénétration progressive des mouvements terroristes et des mouvements de résistance, les uns et les autres tendant à recourir de plus en plus à des méthodes et à des instruments communs : le terrorisme international médiatisé Fin de la confusion depuis une dizaine d'années Il semblait toutefois, depuis une dizaine d'années, que les deux mouvements tendaient à nouveau à se dissocier, sous l'effet de plusieurs facteurs, comme le déclin progressif de l'« euroterrorisme discrédité auprès des opinions publiques européennes, affaibli par les politiques de répression conduites à son encontre et privé de ses principaux soutiens extérieurs par la disparition du bloc communiste, le rejet croissant du terrorisme par les opinions publiques et les autorités publiques, conduisant à frapper de discrédit les mouvements de résistance ayant recours à ses méthodes (refus de dialogue de la part des autorités publiques, évolution des médias vers une attitude moins complaisante à l'égard des auteurs d'attentats ou de prises d'otages . enfin le développement du dialogue politique dans de nombreux pays où les mouvements de résistance avaient à l'origine choisi la voie terroriste (cf. la Palestine, avec l'évolution de l'attitude des autorités israéliennes en ce qui concerne la reconnaissance du fait palestinien ; cf. l'Irlande, avec l'ouverture du dialogue politique ; cf., dans une certaine mesure, la Corse . [...]
[...] l'exemple du FLN en Algérie). De même, les mouvements d'indépendance qui se sont constitués en Palestine après la naissance de l'État d'Israël et l'échec des différentes tentatives militaires organisées par les pays arabes à l'encontre de leur voisin ont largement utilisé les méthodes du terrorisme pour exprimer leurs revendications. Par ailleurs, le terrorisme révolutionnaire n'est toutefois pas l'apanage des seuls pays pauvres ou des régions dites faibles sur la scène internationale. La France, par ses traditions libertaires et son histoire révolutionnaire, est apparue parfois comme une terre d'asile pour certains mouvements terroristes (ou résistants Ainsi, l'ayatollah Khomeyni se réfugia-t-il en France après sa fuite d'Iran en 1978. [...]
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