Sciences humaines et arts, temps de la vérité, plaisirs vécus, bonheur d'un moment, répétition empirique, temporalisation
Lorsque Lamartine, dans Le lac, implore le temps de suspendre son vol, n'est-ce pas parce que le temps, dans son flux irréversible, nous fait perdre ce que nous avons de plus cher comme les plaisirs vécus et le bonheur d'un moment, mais aussi parce que, dans sa criante vérité, le temps empêche l'être d'être au profit d'un devenir sans cesse changeant et différent ? S'il est vrai que le temps est passage, lieu où rien n'est mais où tout existe, il semble alors paradoxal de parler du temps de la vérité.
[...] Le temps de la vérité est la vérité du temps comme création. - Ces temps de la vérité sont aussi le temps de différentes époques avec leurs décalages internes : Foucault et la différence qu'il énonce entre dire vrai et dire le vrai. - L'histoire de la vérité comme succession d'interprétations (Nietzsche) le jaillissement de la vérité (vérité pratique) - Brutalité de la vérité (elle nous tombe dessus) et elle fait mal pendant un certain temps voire un temps certain (le remord qui ronge par exemple) - La vérité éclate : le j'accuse de Zola. [...]
[...] L'inscription temporel de la vérité. - Progrès de la science (les géométries non euclidiennes par exemple) - La vérité comme erreur corrigée (Bachelard) -La vérité comme essence immuable vs la temporalisation nécessaire de la vérité chez Hegel (le vrai se manifeste dans le devenir pour parvenir à son être). L'inscription temporelle au niveau pratique - L'action morale et le Kaïros. Il y a un moment pour dire la vérité (le moment opportun) - Ne pas toujours dire la vérité (Kant vs Constant) - Le temps de la vérité en politique (Machiavel) Tr : Mais si la vérité nécessite non seulement du temps et si elle s'inscrit aussi dans le temps, n'a-telle pas en fin de compte une temporalité qui lui est propre ? [...]
[...] Tr : Cependant, si en son essence la vérité est atemporelle, n'est-elle pas tout autant temporelle quant on l'appréhende sous l'angle objectale ; i.e, n'est-elle pas ce vers quoi nous tendons ? Ne nécessite-t-elle pas en ce sens du temps, celui de la recherche, le temps de parcours d'une méthode ? De plus, ce qu'on appelle communément vérité est bien plus une erreur reprise qu'une vérité idéelle. L'histoire de la science ne montre-t-elle pas à cet égard que la vérité se construit dans et par une temporalité qui n'est autre que sa propre histoire ? [...]
[...] En effet, si on entend communément par ce terme l'adéquation entre un énoncé et une réalité sur lequel il porte, il va de soi que pour être vrai, un énoncé doit dire de la réalité toujours la même chose au risque de sombrer immédiatement dans une insoutenable contradiction. La vérité obéit ainsi au principe d'identité. Elle est une essence, laquelle, dans son identité à soi, s'oppose au devenir sensible multiple et divers et par là même soumis au changement. A cet égard, ce principe d'identité se vérifie de la même façon quand la vérité est découverte : elle était déjà là mais cachée. Le scientifique la découvre et le menteur est dévoilé. [...]
[...] Le temps de la vérité (génitif subjectif = le temps propre à la vérité) Des rythmes de la vérité - Différence de rythme entre l'intuition et le raisonnement - Un rythme saccadé chez Platon : dans l'argument de la ligne, on va du 1er segment au 3ème de façon continue, mais ensuite comme le dit Glaucon à Socrate, il faut réaliser un nom de dieu de saut périlleux (saut ontologique et donc discontinuité). - Différence d'intensité : allégorie de la caverne avec une lumière qui s'intensifie de plus en plus. - Des différences de rythmes dans l'histoire : le 20ème siècle recèle bien plus d'invention que les siècles précédents (période d'accélération). Les temps de la vérité Si la vérité s'énonce, elle s'articule dans et par le langage. Si la vérité est identique à elle-même (1ère partie) alors on se condamne à des énoncés tautologiques. [...]
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