Arthur Schopenhauer a dit : "Il ne faut pas empiéter sur l'avenir en demandant avant le temps ce qui ne peut venir qu'avec le temps." C'est à la lumière de cette citation que le sens de temps perdu peut paraître paradoxal. En effet, le temps est dit perdu quand il n'est pas utilisé pour améliorer le futur. Cependant, comment peut-on savoir que l'instant présent est perdu, alors que nous n'en connaissons pas les effets dans le futur.
De plus, le temps n'est pas une matière, il ne semble donc pas possible de le perdre. Ces deux paradoxes nous amènent à nous poser la question suivante : Peut-on réellement perdre son temps ? Alors que l'interprétation individuelle du temps peut nous amener à penser que le temps ne peut être réellement perdu, la vision linéaire et infinie du temps nous conduit, elle, à concevoir que le passé peut être perdu à tout jamais. Enfin, la notion de perte du temps nous oblige à considérer fait de pouvoir "posséder le temps." (...)
[...] Cette dernière caractéristique met en lumière le second sens du temps perdu. Il s'agit du temps passé, impossible à retrouver. Prenons l'image d'un torrent rapide, il coule dans un seul sens et il est impossible de le remonter. Ce torrent peut être assimilé au temps car il est impossible de revenir dans le temps. Ce sujet a pourtant passionné de nombreux auteurs et les ouvrages autours de la fameuse "machine à remonter le temps" fleurissent d'année en année. Ce fantasme humain qu'est de remonter le cours du temps pour corriger ses erreurs illustre l'existence d'un temps perdu dont chaque individu est à la recherche. [...]
[...] Quels sont les critères qui permettent de dire que je perds mon temps ? Dire que je perds mon temps nécessite une véritable interrogation de mes valeurs mais également, comme François Rabelais nous le montre temps mûrit toute choses ; par le temps toutes choses viennent en évidence ; le temps est père de la vérité", une connaissance du futur révélant les effets de ce temps alors considéré comme perdu. Ainsi, on ne peut dire du temps qu'il est perdu car seul le futur connaît en connaît les conséquences. [...]
[...] Nous avons donc envisagé une seconde définition selon laquelle le temps perdu serait assimilable à notre passé et nous avons pointé le fait qu'il soit impossible de le rattraper. Cependant, cette définition a encore une fois été limitée par le pouvoir du rêve permettant l'accès à une mémoire d'événements marquants. Il nous a donc fallu déterminer une autre manière d'approcher le temps perdu. A l'aide d'une réflexion fondée sur le temps présent, nous sommes arrivés à une définition du temps perdu reposant sur le temps n'étant pas utilisés pour parvenir à notre bonheur immédiat. [...]
[...] Ainsi, la trajectoire rectiligne et continue du temps nous empêche de revenir en arrière. Tout instant serait donc perdu un jour, qu'il le soit à cause de notre incapacité à le revivre ou à cause d'une mémoire défaillante. Cependant, nous pouvons limiter cette supposition en introduisant le rôle du rêve et de la mémoire du rêve. Ce sommeil léger ou règne la conscience permet au rêveur d'accéder à une partie indépendante de la mémoire où seuls les fait marquants de l'histoire personnelle du sujets sont entreposés. [...]
[...] Cette illusion causée par le temps que l'on pense perdre est également une source d'expérience et de connaissance. En effet, en pratiquant une activité qui me semble peu importante, il est inutile de se concentrer réellement et l'expérience s'acquiert beaucoup plus facilement. Ainsi, à la fin de son ouvrage : La recherche du temps perdu, Marcel Proust nous explique que tout ce temps passé à fréquenter les soirées mondaines, à être snob, lui semblait être du temps perdu. Cependant, il nous informe par la suite que ce temps apparemment perdu construit son expérience et forgea son caractère d'écrivain. [...]
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