Nous sommes pris dans le temps de notre naissance à notre mort. Je ne peux exister sans me référer sans cesse au temps. Il est difficile de définir le temps. En effet, le temps de parler d'un instant et il est dépassé. Rien ne semble me donner prise sur le temps. Nous avons inventé des conventions destinées à le rendre familier et maîtrisable : le temps mesurable de l'agenda, de la montre. Mais est-ce le vrai temps ?
Toute la vie de notre conscience, attente, souci, spéculation tend à reconnaitre au temps une autre nature comme le temps qui dure plus ou moins longtemps : la même durée chronométrique ne nous parait-elle pas plus ou moins longue selon ce que nous vivons ou faisons ? Le véritable temps est-ce le temps abstrait, mesurable ou le temps concret, celui de la vie de notre conscience qui est un flux ininterrompu de pensées et de sentiments ? (...)
[...] La passion instantanée, l'ouragan du désir sont inséparables des grands accords remplis de cuivre accords tragique, accords de mort. L'ouverture est une prophétie, elle annonce le désir, la mort, le plaisir, l'angoisse. Un air possède une signification fondamentale, c'est l'air du catalogue qui reproduit la vie de DJ dans son ensemble avec sa bousculade de figure féminine de tout aspect et de tout age. Leparello, le narrateur est entièrement emporté par la vie qu'il décrit. Le plaisir est donné non sans humour. L'âme de DJ est omniprésente. Le désir n'a point de limite. [...]
[...] L'opposition platonicienne entre l'immuable éternité des essences et le monde confus et périssable de l'existence des choses sensibles passera dans le christianisme, dans l'opposition du monde d'ici bas, le monde du péché, de souffrance et du monde surnaturel à la gloire divine. Aristote A la fin de l'évolution créatrice, Bergson montre comment la pensée antique a été fondamentalement essentialiste et soucieuse de nier l'existence temporelle, le changement. Les grecs ont été obsédés par l'éternité. Ils ont par exemple conçu le temps historique comme un devenir non linéaire mais cyclique. Le temps n'a point de réalité. [...]
[...] Le souci n'est possible que sur la base de la temporalité. L'attente est confortable quand j'en connais le terme, elle devient au contraire pénible quand je l'ignore. Quand j'attends quelqu'un et que l'heure est dépassée, le visage du temps émerge : c'est le souci, l'angoisse. Très vite je me pose des questions et je finis par imaginer le pire et notamment la mort de celui qui a du retard alors que je n'y pensais pas auparavant. Heidegger écrit : la temporalité se révèle comme le sens et le visage propre du souci L'attente infinie se confronte à l'épaisseur véritable du temps. [...]
[...] Si je suis enseignant, que faire dans une salle de classe sinon faire l'enseignant, jouer au professeur comme le garçon de café. Il y a un décalage entre l'être et le devoir être. Mais l'existence factice n'est pas libre, elle se conforme à un ordre établi elle suit le cours des choses sans le contester, ni le choisir. Au contraire, celui qui reconnait l'absurdité de l'existence comprend qu'il est libre. C'est pourquoi la découverte de l'existence prend la forme d'une révélation d'une illumination. [...]
[...] Personne, pas même l'artiste, ne peut prévoir ce que le portrait sera achevé. Le talent de l'artiste se forme, se déforme, en tout cas se modifie sous l'influence de ses œuvres. De la même manière, chacun de nos états de conscience modifie notre personne. Nous nous créons continuellement nous-mêmes. Exister pour un être conscient consiste à changer à se murir, à se créer indéfiniment Le souci (Heidegger) Je suis un être jeté, abandonné dans un monde où je suis perdu. Le souci est l'être même de l'H. [...]
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