Dissertation de Philosophie (niveau Terminale) entièrement rédigée sur le temps. Analyse de cette notion, de nos relations avec ce concept et des façons dont nous tentons de nous l'approprier. Réflexion sur nos représentations du temps.
[...] Or, cette spatialisation marque également un mode de possession du temps. En modifiant sa dimension, nous modifions également en effet sa conception, que nous choisissons. Ce choix marque un certain pouvoir sur le temps. De plus, l'espace est plus facile à contrôler que le temps dans la mesure où il est visible. Assimiler le temps à l'espace, c'est ainsi également aller du connu vers l'inconnu, du saisissable vers l'insaisissable, et c'est se donner la possibilité de posséder une partie du temps, dans une dimension spatiale. [...]
[...] Cette mise en mots, ne se contentant pas de verbaliser ce qui est insaisissable, permet en outre de le rendre visible, de lui donner un visage. C'est en effet parce que le temps est nommé que nous pouvons le diviser en heures, en minutes ou en années, et c'est à partir de cette division du temps que nous créons des horloges ou des calendriers qui nous permettent de visualiser et de toucher une partie de l'étendue du temps. Mais que vaut cependant cette division ? Est-elle fidèle à la nature du temps ? [...]
[...] Mais s'il est réel, ce présent est également insaisissable dans la mesure où il est infime et où il se transforme immédiatement et systématiquement en passé. Comment le présent pourrait-il dès lors nous appartenir ? Pour Pascal, le présent est un temps auquel nous sommes incapables de nous tenir. Il exprime dans ses Pensées l'idée que nous sommes incapables de vivre au présent et nous ne le considérons que comme un moyen pour parvenir à une fin représentée par le futur. [...]
[...] Pour que le temps nous appartienne, il semblerait donc qu'il faille que nous soyons capables d'épouser toutes ces temporalités à la fois, de quitter notre moi propre pour embrasser tous les moi existants et saisir ainsi ces différentes temporalités. Si nous pouvions toutes les percevoir à un instant donné, le temps pourrait alors nous appartenir, au sens où nous le posséderions, dans sa globalité. Mais cela impliquerait que nous quittions le temps durant cet instant. Il apparaît alors nécessaire de trouver des stratagèmes pour contourner cet obstacle et tenter de faire en sorte que le temps nous appartienne. [...]
[...] Dans les Principes de la philosophie, Descartes affirme que non. Le philosophe oppose en effet la durée, qui serait pour lui le véritable concept dans lequel les éléments se succèdent, au temps, qui ne serait qu'un moyen de penser cette durée. D'après lui, ce que nous appelons le temps n'est autre chose qu'une façon de penser qui ne reflète aucune réalité et se contente d'uniformiser la durée, de l'universaliser de sorte que nos puissions l'utiliser selon les moments réguliers que sont les jours, les mois ou les années. [...]
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