Le travail désigne l'action de transformer la nature ou de façonner un matériau. Travailler vient du latin populaire tripaliari qui signifie "tourmenter", torturer avec le tripalium. Dans les récits mythiques ou religieux, la nécessité de travailler est présentée comme une punition. Dans l'ancien testament, l'épuisante conservation de la vie humaine par le travail quotidien et la douloureuse reproduction de cette vie par les moyens de l'enfantement sont les marques d'une humanité déchue.
Le travail est encore de nos jours considéré comme fatiguant ; le travail peut rendre l'homme étranger à lui-même, aliéné, privé du moyen de se reconnaître dans ses actes et dans ses oeuvres.
Un travail peut être forcé et non choisi. Bien souvent, on travaille aussi pour ne plus travailler. On endure sa semaine de travail pour le week-end, sa carrière en vue de la retraite. On travaille également pour les loisirs, les vacances (...)
[...] Le travail peut être défini comme auto-producteur, comme production de l'H par lui même. N'est-ce pas également ce que montre Marx ? L'H se définit par le travail Marx reconnaitra d'ailleurs sa dette à Hegel dans le troisième livre de ses Manuscrits de 1844, en lui rendant le mérite d'avoir saisi l'essence du travail et l'H objectif, véritable parce que réel, comme le résultat de son propre travail Le travail n'est plus seulement libérateur : il est littéralement la production de l'H par lui même. [...]
[...] Il développe sa conscience. Il fabrique des objets. Or avant de les réaliser, il les conçoit dans son esprit. Leur matière, leur forme sont adaptées au but recherché. Ces objets sont en quelque sorte l'extériorisation de ses capacités manuelles et intellectuelles. Ils sont une projection de lui- même, un miroir de ses capacités. Quand il les regarde, c'est un peu de lui- même qu'il contemple. Il est satisfait du travail accompli. Au premier abord, la situation de l'esclave est une situation d'infériorité radicale. [...]
[...] Une transformation radicale intervient ici. Le métier a totalement disparu, le savoir faire s'est atomisé. Selon l'expression de Friedmann c'est un travail en miettes où toute habileté de métier est perdue. Le salarié Dans la division du travail, le travailleur n'est plus qu'un salarié, une marchandise qu'on achète, il ajoute à ce qu'il travaille une valeur ajoutée, que le capitalisme selon Marx divise entre son profit et le salaire de l'employé. Le travailleur est donc acheté et il est aliéné car il est obligé de se vendre pour survivre : on trouve sur le marché un groupe d'acheteurs (capitalistes) et de l'autre coté un groupe de vendeurs n'ayant rien à vendre que leur propre force de travail explique Marx dans Salaires, prix et profit. [...]
[...] Marx n'avait-il pas déjà souligné qu'au lieu de définir l'H par la pensée, la conscience ou le langage il fallait le définir par le travail ? En effet, n'est-ce pas en travaillant que l'H conquiert son humanité ? Par le travail, l'H s'humanise Le travail recèle une dimension libératrice, humanisant. Il n'a pas d'effet que sur un objet qui lui serait extérieur, un résultat ou une œuvre, mais aussi et peut être avant tout sur celui qui travaille. Il existe un effet retour, un choc en retour du travail sur le travailleur dans lequel ne se joue rien de moins que sa conquête de lui-même. [...]
[...] Ainsi préfère t-il devenir l'esclave de l'autre. La conscience de soi fait l'expérience de la lutte pour la reconnaissance mais apparait une autre expérience, celle des rapports d'inégalités dans la reconnaissance, de la domination et de la servitude. La conscience du maitre qui s'est élevée au dessus de la vie est la conscience noble. Epargné par le maitre, l'autre conscience a été conservée, mais comme on conserve une chose. Le maitre va se servir de l'esclave pour satisfaire ses désirs. L'esclave doit travailler pour le maitre. [...]
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