surréalisme, ampleur en littérature, Paul Eluard, liquidation de la littérature, activités expérimentales, mouvement Dada, André Breton
Comment définir le surréalisme ? Aidons-nous de Paul Eluard, qui en parle en ces termes : « Le surréalisme, qui est un instrument de connaissance […] travaille à mettre au jour la conscience profonde de l'homme. » En 1924, André Breton, dans son Manifeste du Surréalisme, le définit lui aussi comme fonctionnement psychique. Il s'agirait d'un « automatisme psychique pur par lequel on se propose d'exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. » Le surréalisme reposerait alors sur la croyance à la réalité supposée de certaines formes d'associations négligées jusqu'à lui, à la toute-puissance du rêve, au jeu désintéressé de la pensée.
[...] Les surréalistes se servent des communiqués de presse pour donner à lire des informations délirantes, Artaud crée un Bureau Permanent de Recherche, et plusieurs revues sont publiées, comme La révolution surréaliste ou Le surréalisme au service de la révolution. Le surréalisme est donc un mouvement agité, mais aussi une doctrine dont André Breton fût l'initiateur, le guide et le gardien. Le surréalisme se veut un concept global, une manière de vivre comportant trois aspects : il faudrait avoir une activité d'écriture ou pratiquer les arts plastiques, faire de l'activité physique et avoir un projet d'action sur le réel, sur la société pour la transformer en profondeur. [...]
[...] La littérature apparaît donc comme un moyen de libération, mais le surréalisme excède la littérature, en développant notamment des activités expérimentales. Des activités expérimentales Les techniques dadaïstes Les pratiques les plus anciennes sont celles qui découlent du mouvement dadaïste, à savoir le collage et le ready-made. D'abord pratiqué en peinture par Braque et Juan Oris, le collage entre en littérature dans les années 1920 : il sert à fabriquer des poèmes événements Il s'agit d'une pratique de récupération de fragments usés de discours, de montage pour créer quelque chose de nouveau. [...]
[...] Le surréalisme se développe aussi dans l'écriture collective, et remet ainsi en cause la notion même d'auteur. Le cadavre exquis Le cadavre exquis se développe par la suite. Il se joue pour ainsi dire à cinq, où chacun écrit une partie de la phrase sans que les autres le voient. Une fois que tout le monde a écrit son bout de phrase, on lit le texte à haute voix. Le cadavre exquis respecte cependant toujours le même ordre : sujet, adjectif, verbe, complément, adjectif. [...]
[...] Le surréalisme : une liquidation de la littérature ? 1920 : le moment historique La Première Guerre mondiale (1914-1918) est un traumatisme pour toute une génération qui a 20 ans à la fin de la guerre. Les années 1920 correspondent à l'écroulement d'une société, à la fin de valeurs morales et de la crédibilité des grandes institutions que sont l'armée, l'église, la famille Ce qui domine alors est un sentiment d'immense faillite et de détresse. C'est dans ce contexte que le mouvement Dada, né en Allemagne à Zurich, arrive en France. [...]
[...] Breton est fasciné par le spiritisme, l'ésotérisme, la chimie et la magie en général, et Artaud s'intéresse lui plutôt au mysticisme. Ils trouvent alors dans ces jeux de quoi nourrir leur appétit d'étrangeté. Conclusion Le surréalisme a donc entrepris de dépasser la littérature par la littérature, en promouvant la poésie comme étant l'essence même de la littérature. Le mouvement politique, social et littéraire se nourrit d'une multitude d'images et d'imaginaires pour s'inscrire profondément dans la société et proposer une autre vision du monde, sur les cendres de la Première Guerre mondiale. [...]
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