La conscience est un être témoin de sa propre existence. Dans l'acte de conscience, je me donne l'être à moi même : je ne peux dire moi ou je qu'à travers cet acte. Pourtant, nous n'avons pas toujours la libre disposition de notre conscience et donc l'image renvoyée est souvent différente de celle espérée. Il s'agit alors de démontrer si l'on se fait par la conscience des illusions sur soi, si elle nous joue des tours, ou bien au contraire si nous mesurons la connaissance complète et absolue de soi. Connaît-on l'essence ou la substance de ce que nous sommes ?
[...] Selon Nietzsche, il n'y a pas plus étranger à nous-mêmes que nous-mêmes Je ne peux donc pas m'affirmer, me connaître ou m'apprécier sauf si les autres me reconnaissent. C'est cette reconnaissance précise que j'attends d'eux, qu'il s'agisse de la société ou des autres. Cette image que renvoient les autres est encore bien subjective par rapport à ce que je suis vraiment. L'homme a en effet conscience de se connaître comme une substance, mais il émet des doutes sur sa réelle maîtrise de lui : est-ce vraiment lui qui commande sa conscience ? N'y a-t-il pas d'autres formes de conscience qui font de moi un être inconnu ? [...]
[...] Le moi c'est justement quelque chose qui m'est approprié, que personne ne peut diriger à ma place. On peut alors passer de la conscience de soi à la connaissance de soi réellement : lorsque j'émets un doute sur ce que je suis, c'est que je sais que mes représentations de moi sont bien réelles. Dans la conscience d'être un objet, la conscience que l'on a de soi est un rapport du sujet à un objet extérieur à moi. Ainsi, le fait de sentir, désirer ou juger sont autant d'opérations, d'appréciations qui mettent la conscience en relation avec autre chose qu'elle-même. [...]
[...] Suis-je vraiment ce que j'ai conscience d'être ? La conscience est un être témoin de sa propre existence. Dans l'acte de conscience, je me donne l'être à moi même. Je ne peux dire moi ou je qu'à travers cet acte. La conscience de soi est aussi donc un retour sur l'image que l'on donne aux autres, mais aussi de celle que l'on se donne à soi même et de soi-même. C'est par conséquent par la prise de conscience en soi et de soi, voir par soi que l'on peut s'affirmer : il s'agit de savoir ce que je suis et pas uniquement de déterminer qui je suis réellement. [...]
[...] Seule la conscience peut savoir qu'elle est illusionnée, en prenant conscience de ce qu'elle est vraiment. Il existe enfin un moi inconscient, qui se manifeste en nous. Ce que j'ai en moi et mon corps d'inconscients ne peut parvenir à ce que j'ai conscience d'être réellement : par exemple, un désir que je refoule de mon esprit me semble totalement étranger et saugrenu lorsqu'il parvient à ma conscience. Ce désir refoulé me trouble et il m'empêche d'accéder en partie à la vérité. [...]
[...] Se connait-on vraiment ou vraisemblablement ? Pour répondre à ces questions, une première partie montrera l'illusion que nous nous faisons sur la connaissance de soi-même, puis que nous avons en partie conscience de ce que nous sommes, de penser et d'exister en tant qu'être humain. Enfin, dans une dernière partie, nous verrons que l'image que nous renvoyons aux autres et à nous même est déformée, et que cette image témoigne d'une méconnaissance réelle de soi-même. Nous sommes vraisemblablement conscients de ce que nous faisons, mais nous ne savons pas toujours pourquoi nous les faisons. [...]
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