Le temps nous fait sans cesse changer. Je ne suis déjà plus le même que celui que j'étais il y a un instant. Le changement le plus incontestable que produit le temps objectif c'est-à-dire le mouvement continu et irréversible par lequel le présent rejoint le passé, est un changement sur mon corps. Celui-ci vieillit et se modifie avec le temps.
Pourtant, lorsque je regarde une photo d'enfance, même si la personne dessus me ressemble peu, je l'accepte comme étant moi. Malgré les changements, il semble que quelque chose ne change pas : quoiqu'il arrive, il s'agit toujours de moi, de la même personne (...)
[...] Je ne suis pas le même en tout temps cela est indéniable. L'enfant que j'étais n'a plus que peu de chose en commun avec l'adulte que je suis devenu. J'ai grandit, mon physique et ma pensé ont évolué avec moi. La croissance est la preuve indéniable du changement que le temps à sur moi. Tout d'abord je change physiquement. De sa naissance à sa mort, l'apparence du sujet change, elle a tendance à s'altérer. Ainsi, d'un point de vu simplement physique, le sujet change avec le temps objectif. [...]
[...] De plus en tant que substance physique, le corps humain conserve une certaine unité. Celle-ci est une base déterminante de mon identité: malgré les déplacements dans l'espace, je reste moi-même parce que mon corps conserve cette unité. De ce fait, la structure physique occupe un rôle important dans l'identité humaine. Mais l'aspect corporel n'est pas suffisant pour définir l'identité. Ce qui fait l'identité du sujet, son ipséité, c'est qu'il se reconnait comme un être unique ayant une identité qui lui est propre. [...]
[...] En un sens, si je ne pouvais pas devenir autre, je ne serai pas libre. On peut donc dire que l'homme ne s'arrête jamais à une forme d'existence déterminée, à un être définitif, mais que ce qui fait sa spécificité, c'est sa capacité d'évolution dans le temps. Celle-ci se traduit aussi par la capacité qu'a l'homme à faire des projets. Bien qu'il soit impossible de tout changer en un claquement de doigt, l'homme a la possibilité de devenir autre en le voulant et en agissant de la sorte. [...]
[...] Si j'avais vraiment changé, de manière absolue, je ne pourrais pas le dire, car je ne pourrais pas relier ces changements à l'unité du sujet. Je ne serais plus moi de manière absolu. Si j'avais vraiment changé, alors ce ne serait plus le même qui s'exprimerait et alors aucune entité ne pourrait prendre conscience de mon passé et de mon présent, de la différence entre les deux : ne le saurais pas. Je croirais avoir toujours été ainsi. En un sens, dire j'ai changé c'est le nier. [...]
[...] En effet, n'est-ce pas moi qui me construis avec le temps ? Pour Pic de la Mirandole la dignité de l'homme tient à sa liberté : il n'y a pas une nature humaine mais un mouvement par lequel l'homme décide et réalise son essence: c'est dire que l'homme ne naît pas homme mais le devient comme s'il était son propre créateur. Tout au long de la vie du sujet, son caractère change, ses opinions évolue comme sa vision de voir le monde. [...]
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