Pour que quiconque soit perçu comme sujet, il faut toujours supposer qu'au-delà de son apparence première, son physique se loge une conscience. « L'Homme n'est qu'un roseau, le plus faible dans la nature, mais c'est un roseau pensant » écrit Pascal dans Les Pensées. Ainsi, la conscience serait le propre de l'Homme et si elle fait sa misère, elle constitue aussi sa grandeur.
Se demander si l'Homme est ce qu'il sait de lui amène à réagir sur la connaissance de soi, la conscience d'être. Ici il ne s'agit pas de ce que les philosophes appellent la « conscience morale », qui aide à distinguer le bien du mal, mais de la « conscience psychologique ». Si la connaissance de soi est accessible, comment puis-je l'atteindre ? De tels efforts pour décrire ce « moi interne » constituent-ils une connaissance complète de moi ? N'y a-t-il pas une part de moi inconnaissable pour moi-même ?
[...] Une analyse de la conscience indique la difficulté, pour la conscience de soi de valoir la connaissance de soi. L'approfondissement de ma conscience n'est pas synonyme de clarté : le moi que je crois trouver est en réalité voilé à mesure que je cherche à me connaître. Je peux commettre une faute quelconque et me connaître fautif, mais, en même temps, je me méconnais puisque j'éprouve de la mauvaise conscience. La conscience de cette faute commise est la conscience que j'ai fauté et non celle que je suis. [...]
[...] Elle nécessite un travail approfondi de retour sur soi. L'introspection permet alors de rechercher une vérité sur mes sentiments, défauts, qualités, sur mon identité, ce qui me définit en tant qu'individu original. Cette analyse s'avère plus poussée qu'un regard sur moi, elle m'exhorte à m'analyser en profondeur afin de prendre conscience de qui je suis. La connaissance de soi grâce à des recherches introspectives s'affirme comme une ambition de devenir, comme Auguste dans Cinna maître de soi comme de l'univers Pour atteindre la vérité intérieure, la conscience se pose comme la condition nécessaire et préalable à toute recherche de sens et de vérité de qui je suis. [...]
[...] Se demander si l'Homme est ce qu'il sait de lui amène à réagir sur la connaissance de soi, la conscience d'être. Ici il ne s'agit pas de ce que les philosophes appellent la conscience morale qui aide à distinguer le bien du mal, mais de la conscience psychologique Si la connaissance de soi est accessible, comment puis-je l'atteindre ? De tels efforts pour décrire ce moi interne constituent-ils une connaissance complète de moi ? N'y a-t-il pas une part de moi inconnaissable pour moi-même ? [...]
[...] De sorte que, loin d'être une connaissance vraie, la conscience est productrice d'illusions. On peut se demander si elle n'est pas finalement davantage un obstacle plutôt qu'un instrument pour la connaissance de nous-mêmes. Si la conscience ne me permet pas de connaître véritablement ce que je crois connaître comme mes pensées, émotions, actes, comment expliquer cette part de moi dont le savoir ne m'est pas accessible ? La capacité à me connaître entièrement moi-même se trouve radicale et contestée par l'existence d'un inconscient qui doit être compris comme une partie du psychisme humain dont je n'ai pas conscience. [...]
[...] La conscience est double : elle est toujours auto conscience et conscience de ce qui n'est pas moi. De ce fait, en plus de savoir ce qui m'entoure, j'ai également conscience de moi-même, c'est-à-dire un individu pensant et doué de conscience qui, à la différence de l'objet auquel il s'oppose, est capable de penser comme le prétend Descartes : cogito ergo sum L'existence humaine est capable de se saisir dans la conscience qui accompagne chacune de ses pensées. Ainsi, la conscience ne se réduit pas à l'accès immédiat et spontané aux choses qui nous sont extérieures, elle surajoute à cet accès le savoir de soi-même. [...]
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