Socrate avait pour maxime « Nosce te ipsum », qu'il avait possiblement lue sur le temple de Delphes (« Connais-toi toi-même »). Mais comment se connaître ? Descartes a montré le « je » comme une irréductible conscience, qui peut s'appliquer à elle-même dans la mesure où cet « ego » est capable de dire qu'il a conscience de quelque chose.
Or, comment cerner précisément ce « je » ? Puis-je avoir pour objet de ma conscience l'essence du « moi » ? Lorsque je veux faire connaissance avec quelqu'un et me présenter à lui en décrivant brièvement ma personne, mon caractère, comment sais-je que ma description reflète la réalité de ce que je suis ? (...)
[...] Nous ne percevons et ne savons pas tout ce que nous sommes, et quand nous en prenons connaissance, c'est rarement sans un décalage qui fait que le sujet et l'objet de la conscience sont dissociés. Aussi, nous ne pouvons pas dire que nous sommes systématiquement ce que nous avons conscience d'être. En latin ego cogito ergo sum Cf. René DESCARTES, Discours de la méthode, IV, Librio p. 36-37 Jean-Paul SARTRE, L'existentialisme est un humanisme, Folio Essais, Gallimard p. [...]
[...] Ce premier pas nous permet de prouver la possibilité de nous définir, donc d'avoir conscience de ce que nous sommes. Je suis ce que je décide d'être consciemment Il convient aussi de tenir compte de la liberté d'être ce que nous sommes. Si, comme le pense entre autres Sartre, je suis toujours libre de devenir ce que je veux, cette dite volonté libre ne passe-t-elle pas logiquement par la projection de ce que l'on veut être, donc par la conscience ? [...]
[...] Ainsi, je peux avoir conscience de ce que je suis potentiellement. Le postulat de la liberté implique que je suis ce que je veux être, et que ce que je suis se définit par ce que je veux en ma conscience. La conscience que j'ai de moi-même passe alors a priori de l'être. Un individu qui veut entrer dans la Résistance a besoin de courage, mais c'est un courage qu'il acquiert, et qui devient effectivement sien par l'acte d'entrée en Résistance: l'homme en effet ne se demande pas préalablement s'il est assez courageux ou non avant d'accomplir un acte courageux. [...]
[...] Descartes a montré le je comme une irréductible conscience, qui peut s'appliquer à elle-même dans la mesure où cet ego est capable de dire qu'il a conscience de quelque chose. Or, comment cerner précisément ce je ? Puis-je avoir pour objet de ma conscience l'essence du moi ? Lorsque je veux faire connaissance avec quelqu'un et me présenter à lui en décrivant brièvement ma personne, mon caractère, comment sais-je que ma description reflète la réalité de ce que je suis ? Suis-je toujours le même ? Suis-je au contraire changeant ? [...]
[...] Pour Sigmund Freud, l'appareil psychique se divise en un moi un sur-moi et un ça ces deux dernières instances étant inconscientes. Certaines de nos impulsions, de nos désirs, de nos répulsions, et par voie de conséquence de ce qui motive nos actes et notre façon d'être et de penser, sont donc d'origine inconsciente et ne peuvent être exhaustivement répertoriée à la lumière du jour. Ainsi, une partie de nous-même échappe à notre conscience: encore une fois, nous ne sommes pas ce que nous avons conscience d'être. [...]
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