« Le caque sent toujours le hareng » dit un proverbe, autrement dit on se ressent toujours de son origine, de son passé. Suis-je ce que mon passé a fait de moi ? Si l'ensemble des caractéristiques de l'homme sont le produit des évènements que celui-ci a vécu par le passé, peut-on parler de liberté ?
A première vue, il est incontestable que ce que l'homme est, il l'est devenu à la suite de ce qu'il a vécu. Il est donc le produit de son passé. Par rapport à l'avenir ou au présent, le passé, par son caractère d'irréversibilité, renvoie à une certaine impuissance, ou passivité.
[...] Or, n'a- t-il pas la possibilité d'annuler, d'infléchir et même de renverser certains des effets du passé sur lui ? Il peut agir d'une manière qui n'est pas celle à laquelle son passé l'avait disposé. Il peut faire des choix, par lesquels il décide de ce qu'il sera qui ne sont pas dictés par son passé. Il a une autonomie par rapport à son passé. Or, si ce qui décide de ce qu'il est, il l'a choisi indépendamment à son passé, il n'est donc pas le produit de son passé. [...]
[...] Ses caractéristiques physiques et intellectuelles, son état psychologique, son statut social sont directement dépendants de son passé. Il y a donc des déterminismes sociaux, historiques, psychiques qui expliquent ce que l'homme est ou ce qu'il n'est pas. Parmi l'ensemble de ses caractéristiques, n'en trouve-t-on pas qui ne sont pas, ou pas seulement le résultat du passé de l'homme ? L'homme n'est-il que le résultat, l'effet de son passé ? N'est-il rien de plus, rien d'autre ? A-t-il des caractéristiques qui ne dépendent pas ou pas totalement de son passé ? [...]
[...] Suis-je ce que mon passé a fait de moi ? Si l'ensemble des caractéristiques de l'homme est le produit des évènements que celui-ci a vécu par le passé, peut- on parler de liberté ? Ce que nous sommes, nous le sommes devenus à la suite de ce que nous avons vécu, mais ne sommes-nous que le résultat de notre passé ? Et enfin, n'avons-nous pas la possibilité d'annuler certains des effets du passé sur nous ? A première vue, il est incontestable que ce que l'homme est, il l'est devenu à la suite de ce qu'il a vécu. [...]
[...] Le destin n'existe pas, il n'y a pas de puissance impersonnelle qui aurait tout prévu d'avance, l'homme est donc libre. La conscience morale est la capacité que tout homme a de faire des choix, et puisqu'il est libre, il est responsable de ses choix. Ce qu'il a été à un moment donné, il peut ne plus l'être à l'avenir. Il peut se cacher derrière une image par peur de la liberté, il peut essayer d'y échapper par la mauvaise foi, en mettant en avant des déterminismes, en fuyant ses responsabilités. [...]
[...] Cependant, certaines de ses caractéristiques ne dépendent pas de son passé, l'homme peut mettre en avant des déterminismes pour échapper à la liberté, se déresponsabiliser. La liberté réside dans la connaissance de nos déterminismes, l'homme n'est pas libre mais il doit se libérer par la connaissance de ses déterminismes. L'homme ne se rapporte pas au passé de la même façon, selon ses choix et même selon son époque. Il peut choisir de rejeter ou d'accepter son passé par rapport au présent. Bibliographie indicative La culture de la mémoire : Ou comment se débarrasser du passé ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture