L'expérience de la prise de conscience de soi est à la fois la plus banale, nous la faisons chaque matin au réveil, et la plus fondamentale puisqu'elle permet à l'homme de marquer ce qui le distingue de l'animal. Et pourtant cette expérience semble vide de tout conyenu particulier : j'ai bien conscience de qui je suis, mais il m'est difficile d'ajouter quelque qualificatif que ce soit à cet état. La conscience de soi est une expérience à la fois immédiate et opaque : elle ne me permet âs d'affirmer quoique ce soit à propos de mon identité propre. Tout au plus pouvons-nous exprimer ce que nous ressentons. Si donc je ne peux rien affirmer de moi à travers ma conscience, suis-je ce que j'ai conscience d'être?
[...] La première de ses raisons, épistémologique, a trait au statut même du concept d'inconscient. Il ne s'agit que d'une hypothèse, certes fructueuse, mais qui ne peut pas, par sa nature même être démontrée. Puisque l'inconscient échappe par sa nature même à la conscience, il ne peut en aucun cas prétendre de venir un objet d'analyse expérimentale par exemple. Il est en quelque sorte une fiction théorique qui permet à la médecine de mieux appréhender les comportements humains, mais il ne peut être considéré comme une certitude. [...]
[...] 4 L'éclatement de la conscience. Nous sommes en effet partis du présupposé selon lequel la conscience a pour objet elle-même dans le cadre de la conscience de soi. Or si il est vrai que nous pouvons faire l'expérience d'un tel retour sur nous-même, il n'en est pas moins vrai que l'expérience commune que nous avons de la conscience n'est pas celle-ci. Lorsque nous avons conscience, nous avons toujours conscience de quelque chose. Ce dont nous avons conscience, ce n'est pas à proprement parler de nous, mais de nous ayant conscience de quelque chose. [...]
[...] Le problème est alors de savoir quelle identité ? Savoir que je suis me permet-il d'affirmer quelque chose de vrai à propos de ce que je suis ? Et que puis-je affirmer à propos de moimême ? Que suis-je en tant que conscience ? L'affirmation de la conscience de soi par l'individu lui permet d'affirmer une existence. Je suis, j'ai conscience d'être et par là j'ai conscience d'exister. Mais cette conscience nous permet-elle d'affirmer quoique ce soit à propos de ce que je suis ? [...]
[...] 1 Suis-je ce que j'ai conscience d'être ? L'expérience de la prise de conscience de soi est à la fois la plus banale, nous la faisons chaque matin au réveil, et la plus fondamentale puisqu'elle permet à l'homme de marquer ce qui le distingue de l'animal. Et pourtant cette expérience semble vide de tout contenu particulier : j'ai bien conscience que je suis, mais il m'est difficile d'ajouter quelque qualificatif que ce soit à cet état. La conscience de soi est une expérience à la fois immédiate et opaque : elle ne me permet pas d'affirmer quoique ce soit à propos de mon identité propre. [...]
[...] Mais que nous apprend alors la conscience de nous-même ? L'expérience du cogito Le mouvement par lequel chacun d'entre nous prend conscience de lui-même et le formule en disant je suis est à la fois particulier propre à chacun- et universel puisque chacun d'entre nous le fait. Or c'est là peut-être la première expérience fondamentale par laquelle nous inscrivons notre rapport au monde : la découverte du je suis est une affirmation d'existence pure qui relève de l'évidence, de l'indubitable. [...]
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