Conscience d'être, liberté, Homme, nature humaine
« Je est un autre » disait Rimbaud. Par cela, il entend que ce dont nous avons conscience à propos de nous-mêmes, exprimé à travers le « je », n'est qu'une fausse réalité, si ce n'est une illusion. Dans ce cas, suis-je ce que j'ai conscience d'être ? La question laisse alors supposer que nous ne sommes pas toujours ce que nous avons conscience d'être, ce que mous pensons être fondamentalement. Paradoxalement, il nous semble également qu'a priori, nous ne sommes que ce dont nous avons conscience d'être. En effet, que pouvons-nous être d'autre que ce que nous avons conscience d'être ? Pourtant, ce que j'ai conscience d'être, est-ce ce que je suis vraiment ? N'y a-t-il pas de différences entre le fait d'être soi-même, c'est-à-dire exister en tant que soi et avoir conscience d'être soi-même ? Si nous ne sommes pas toujours ce que nous avons conscience d'être, il semble alors que ce n'est pas toujours en toute connaissance de cause. L'homme n'a-t-il donc pas de contrôle, de maîtrise sur lui-même ? Nous « possédons »-nous nous même ? Le problème de la liberté se pose alors. Suis-je encore libre si je ne suis pas ce que j'ai conscience d'être et que je ne me maîtrise pas ? Il semblerait que penser que nous ne sommes pas toujours conscient de nous même reviendrait à nier la liberté. Or, peut-on raisonnablement nier la liberté sans porter atteinte à l'homme et à sa dignité ? Tout d'abord, nous pouvons penser qu'a priori nous sommes ce que nous avons conscience d'être car une autre possibilité semble difficilement envisageable. Pourtant, par la nature même de l'homme, il semblerait qu'en fait nous ne sommes pas toujours ce dont nous avons conscience d'être. Enfin, on pourrait penser que si nous ne sommes pas toujours conscients de ce que nous sommes, nous sommes tout du moins libres de ce que nous voulons être.
[...] En effet, l'inconscient fait parti de nous sans que nous en ayons conscience. Or, l'inconscient freudien serait transcendant à la conscience, c'est-à-dire qu'il serait supérieur à la conscience et déterminerait nos actes, nos actions, et ce que nous sommes réellement avec ce que nous refoulons. C'est donc mon inconscient qui me fait agir et non pas ma volonté et je n'ai pas conscience que j'agis par l'intention de mon inconscient lorsque c'est le cas. Ainsi, Freud a dit « Le moi n'est pas maître dans sa propre maison ». [...]
[...] Or, si je peux penser c'est que j'ai conscience de penser et que j'existe. Ainsi, d'après le cogito cartésien, « je pense donc je suis ». Cela signifie que si je pense c'est que j'existe nécessairement et que j'ai conscience d'exister. Par exemple, si je pense à la phrase que je suis en train d'écrire c'est que j'existe réellement. Or, si nous avons conscience d'exister, nous avons conscience de ce que nous sommes fondamentalement puisque nous avons conscience de notre essence. [...]
[...] Refuser de choisir c'est encore choisir. Grâce à la raison, je peux savoir qui je veux être, ce que je veux être et mettre en œuvre des moyens pour l'être. L'homme a alors conscience de ce qu'il est puisque c'est lui-même qui en a décidé ainsi par l'usage de la raison. De ce fait, on peut alors penser que l'homme sait toujours ce qu'il est et s'il prétend le contraire c'est qu'il est en fait de mauvaise foi. En effet, l'image que nous avons de nous-mêmes, le jugement des autres et de la société peut ne pas nous convenir et nous nous déculpabilisons en pensant que nous ne sommes pas coupables. [...]
[...] Ainsi, ces individus mentent et s'inventent une vie qui leur paraît plus acceptable, plus heureuse jusqu'à s'en persuader et penser réellement que cette vie d'illusion est la leur. La subjectivité de la conscience fait donc que ce dont nous avons conscience d'être n'est pas toujours ce que nous sommes. En outre, le sujet se caractérise par le fait de désirer. Les désirs font partie intégrante de nous. Rousseau pense même que l'homme qui n'a pas de désirs n'existe pas car l'homme qui n'a pas de désirs est un homme mort. Dans sa nature même, l'homme est donc toujours passé voire contraint à désirer. [...]
[...] Et cette liberté ne dépend-elle que de lui ? Est-on libre d'être libre ? [...]
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