Une pensée est cohérente quand elle obéit aux principes et aux règles de la logique. Le propre de la logique est de contrôler la pensée en regard de sa cohérence ; on dira que la logique contrôle la cohérence des énoncés. Autrement dit, l'objet de la logique est de définir les conditions de possibilité de la pensée cohérente. Une pensée est cohérente quand elle obéit, quand elle est conforme aux principes et aux règles de la logique.
Toutefois, la logique est une discipline qui a exclusivement pour objet la forme des pensées. Elle est la discipline qui a pour objet la vérité sous son aspect formel.
De façon plus générale, la logique est la science de la validité des inférences [≈ raisonnement] c'est-à-dire des inductions et déductions entre pensées et idées.
[...] - Du point de vue de la forme, comment se présente une pensée ? Une pensée se présente toujours sous la forme de la liaison d'un sujet à un prédicat. Penser, c'est donc toujours juger. Juger, c'est rattacher, ou plus précisément subsumer [placer dessous] le contenu d'un sujet sous un prédicat, c'est subsumer le particulier sous le général, c'est faire entrer un sujet dans l'extension d'un prédicat. - Du point de vue de l'implication essentielle du jugement, le propre du jugement est de poser dans l'être [dans ce qui est] ce qu'il affirme. [...]
[...] Toute démonstration en appelle donc nécessairement à un au-delà d'elle-même, c'est-à-dire à de l'indémontrable, c'est-à-dire à des principes ou des propositions premières [en latin principe veut dire proposition première] que l'on finit par rencontrer en remontant la chaîne des déductions. L'Idée platonicienne du Bien est une figure de cet indémontrable, puisqu'elle est le principe absolument premier, l'anhypothétique, l'inconditionné qui seul rend possible la théoria, c'est-à-dire la contemplation des Idées. En somme, l'existence d'un indémontrable met en péril la pureté formelle de la logique. Fondée sur sa seule solidité formelle, sur sa seule cohérence, la pensée démonstrative ne se suffit pas à elle-même. c. [...]
[...] Autrement dit, la 22ème proposition fait figure de théorème empirique en ce sens qu'elle réfère à une donnée sensible. On voit donc bien que la vérité, en mathématiques, ne saurait se réduire à la rigueur formelle d'un système de propositions, puisqu'elle suppose le recours à des propositions qui ne peuvent être démontrées dans le cadre du système des propositions lui-même. b. Vérité formelle et vérité matérielle Il faut donc distinguer entre vérité formelle et vérité matérielle, laquelle réfère au contenu intuitif de la pensée. [...]
[...] Les arguments des sceptiques grecs Sans doute pour qu'une pensée soit vraie, l'exigence de cohérence est-elle requise, mais suffit-elle ? D'autre part, la difficulté est aussi de savoir à quel moment d'une pensée il convient de chercher le critère de vérité : est-ce que ce sont les prémisses qui nous fournissent ce critère ou la conclusion ? 1. A propos de la déduction Sextus Empiricus, philosophe sceptique grec du IIe siècle de notre ère, critique la déduction et le syllogisme dans ses Hypotyposes pyrrhoniennes : soit par exemple le syllogisme suivant : tout homme est mortel, or Socrate est un homme, donc Socrate est mortel [On a affaire ici à un syllogisme qui prend la forme d'une déduction] Ce syllogisme qui est censé établie une vérité de fait, [on distingue entre vérité de fait et vérité de raison] à savoir Socrate est mortel, suppose d'établir que chaque homme en particulier est mortel. [...]
[...] Le second considère que par un point pris hors d'une droite, on ne peut tracer aucune parallèle à cette droite. Tous les deux déduisent de leurs hypothèses respectives une pensée géométrique parfaitement cohérente, mais ils aboutissent à des conclusions contradictoires : par exemple, dans la géométrie riemannienne, la somme des angles d'un triangle est supérieure à deux angles droits et l'espace présente une courbure positive. Au contraire, Lobatchevsky conclut que la somme des angles d'un triangle est inférieure à deux droits et que l'espace présente une courbure négative. [...]
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