Dans la troisième partie du Discours de la Méthode, Descartes forme une morale par provision dont la première maxime est : « obéir aux lois et aux coutumes de mon pays ». Une coutume est, au sens premier du terme, une habitude, un usage qui est devenu une règle à la longue. Respectée par un groupe de personnes, cette règle se transmet de génération en génération. Juridiquement parlant, la coutume (au sens de règle découlant de pratiques traditionnelles et communes à un groupe de personnes, ayant perduré au fil des générations), est une source du droit. Le terme « coutume » revêt donc un aspect lié aux murs, mais également un aspect juridique. Les lois sont quant à elles des règles émanant d'une autorité et régissant la vie sociale. À noter que cette définition concerne la loi du point de vue juridique, mais qu'il existe également une loi morale, régissant le comportant qu'un être humain doit normalement adopter puisqu'il est conscient et doué de raison. Être juste, c'est en principe agir conformément au droit.
[...] Elle désobéit aux lois de la cité pour obéir à sa conscience morale. Aux lois de la cité, elle oppose des règles transcendantes, immuables : les lois de Zeus : Je ne croyais pas que tes édits eussent tant de pouvoir qu'ils permissent à un mortel de violer les lois divines : lois non écrites celles-là, mais infaillibles. Ce n'est pas d'aujourd'hui ni d'hier, c'est de toujours qu'elles sont en vigueur et personne ne les a vues naître Deuxièmement, étant donné que les lois ou les coutumes varient d'un pays à l'autre, le caractère juste de ces dernières semble contestable étant donné qu'il existe des lois parfois contraires régissant le droit positif de différents pays. [...]
[...] Or selon Kelsen, toutes les valeurs sont relatives à une façon de penser le droit : Le fondement du droit est qu'on doit se conduire comme la constitution le prévoit Ainsi la justice est simplement ce à quoi on aboutit en obéissant aux lois. La loi est donc nécessaire pour aboutir à la justice et la justice ne peut pas exister sans la présence de lois. Par ailleurs, être juste c'est également obéir aux coutumes, en ce que la loi vient renforcer la coutume. [...]
[...] Les coutumes se transmettent oralement, n'ont pas besoin d'être clairement formulées, personne ne les remet en question. Lorsque, à l'inverse, le groupe est traversé par des tensions, des changements, des contradictions internes, il est nécessaire d'avoir recours à la loi lex chez les Latins). La loi s'inspire donc de la coutume et vient la préciser, voire même la renforcer. Les coutumes étant transmises à l'oral, il est difficile pour un juge de toutes les connaître. À l'inverse, les lois étant écrites, le juge sait très bien où aller pour consulter les documents nécessaires. [...]
[...] Ainsi on peut prendre l'exemple des États-Unis, où certains États autorisent encore la peine de mort alors que d'autres l'ont bannie depuis plus ou moins longtemps. Ainsi, assassiner un homme ayant commis un crime semble juste, alors que cela n'apparaîtrait que comme un crime de plus à quelques kilomètres de là. La justice humaine est partiale, elle semble bien souvent arbitraire. Enfin, l'idée du Juste doit véritablement transcender les frontières. Il y a eu un certain nombre de législations choquantes dans l'histoire de l'humanité, comme le 3e Reich ou Vichy. Elles sont venues heurter l'idée de la justice, d'un droit universel. [...]
[...] Enfin, il est nécessaire d'obéir à la loi à tout prix, au risque de mettre en danger la société tout entière. Socrate, confronté aux lois d'Athènes, clairement injustes puisqu'elles le condamnent pour une faute qu'il n'a pas commise, soutient pourtant qu'il faut obéir aux lois de la cité. En respectant les lois, le citoyen respecte en effet la cité. Se révolter n'aurait en aucun cas un effet positif. Pour que l'injustice éclate aux yeux de tous, il faut se conformer aux lois, y obéir. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture