"J'aurais dû y réfléchir", "j'aurais dû mieux m'organiser" : ces différentes expressions usuelles semblent suggérer que le lien entre la pensée et l'action est à la fois évident et problématique.
[...] Suffit il de bien penser pour bien agir? "J'aurais dû y réfléchir", "j'aurais dû mieux m'organiser": ces différentes expressions usuelles semblent suggérer que le lien entre la pensée et l'action est à la fois évident et problématique. Pour pouvoir agir correctement, il faut déjà avoir pû correctement penser les conditions et les modalités de sa propre action, mais souvent l'urgence nous pousse nécessairement à nous affranchir de la pensée, qui demande du temps et du recul, pour nous consacrer à l'action -parfois vitale-, qui demande de la réactivité et de l'implication totale. [...]
[...] I Théoria et praxis: un divorce? Dire que la bonne pensée suffit à déterminer la bonne action est un sophisme dangereux Que la bonne pensée suffise à déterminer une bonne action apparait tout d'abord comme un sophisme dangereux. Sophisme car le lien entre bonne pensée et bonne action ne trouve aucun critère qui permette de relier la signification de l'adjectif "bon" entre les deux propositions "bonne pensée" et "bonne action". Si le même terme "bon" n'a que l'homonymie comme point commun, il semble alors sans sens de relier la bonne pensée à la bonne action. [...]
[...] Connaitre la boulange n'a pas de valeur si on ne fait pas de pain. Mais dit Aristote, c'est bien l'acte qui précède la puissance. C'est bien parce qu'il y a des boulangers qui font du pain, qu'il est possible de théoriser l'art de la boulange, tout comme c'est parce qu'il y a des traders expérimentés qu'une "science" du trading est possible. C'est dans l'action elle même, dans la confrontation de la pensée au réel, à travers l'expérience que la pensée elle même se construit et se fonde. [...]
[...] Le bon trader ainsi, n'est de même pas celui qui va être troublé par les mouvements du marchés à la hausse ou à la baisse, mais bien celui qui va savoir se concentrer en lui même,pour saisir le fait que les marchés sont animés par une Raison qu'il s'agit d'accepter pour réaliser des transactions réussies. On voit alors que la praxis devient de part en part theoria. Il n'y a de bonnes actions que lorsqu'elles sont bien pensées, c'est à dire lorsque notre raison consent à la Raison du monde et coincide avec elle, dans l'action. L'action humaine raisonnable demeure alors la plus haute manifestation de notre pensée, c'est à dire de notre raison à l'oeuvre. [...]
[...] Ce sont nos actions qui fondent ce que nous sommes et pensons. Cette poétique de l'action, non systémique, laisserait ainsi la place à une recherche constante, hésitante, par la subjectivité, de son absolu, de sa voix, de son style au coeur de l'Histoire. [...]
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