L'extrait étudié est tiré d'un texte qui a été écrit par John Stuart Mill, le fondateur de l'utilitarisme. Cette doctrine philosophique considère que les plaisirs intellectuels ont plus de valeur que les plaisirs purement sensoriels. Dans ce passage, l'auteur s'interroge sur la valeur des plaisirs et se demande si tous les plaisirs quels qu'ils soient se valent. Il veut également déterminer si tous les individus sont conscients d'un classement des désirs. Pour sa part, l'auteur prône la supériorité de certains plaisirs, ceux qui emploient les « facultés supérieures » de l'homme, sur d'autres plaisirs.
Dans un premier temps, l'auteur s'attache à défendre l'existence d'un classement de plaisirs. Pour cela il s'appuie sur une expérience. Il affirme qu'en choisissant deux plaisirs, «Si tous ceux ou presque tous ceux qui ont expérimenté les deux ont une nette préférence pour l'un, indépendamment du sentiment d'une obligation morale, c'est qu'il est plus désirable que l'autre. ». Autrement dit, le philosophe laisse le choix entre deux plaisirs à des personnes les ayant expérimentés, et se fonde sur leur réponse sincère pour établir un classement (...)
[...] Ensuite, J.S.Mill ajoute que les personnes qui connaissent deux plaisirs, un supérieur et un inférieur, donnent préférence au premier. Pour illustrer cela, l'auteur nous fait remarquer que la jouissance d'un plaisir inférieur, celui des bêtes par exemple, ne séduit pas un homme intelligent. Même dans des cas extrêmes, celui-ci ne désirera pas cette jouissance. Enfin, le défenseur de l'utilitarisme revient sur la différence entre bonheur et satisfaction. Même si on a plus de chances d'être satisfait par un plaisir inférieur, le bonheur ne sera pas pour autant atteint. [...]
[...] Nous ayant convaincu qu'un classement des plaisirs en fonction de leur qualité est envisageable, l'auteur poursuit son raisonnement. II La situation d'un homme intelligent face aux plaisirs Dans ce deuxième paragraphe, l'écrivain nous déclare d'emblée que ceux qui connaissent également deux manières de vivre et qui sont également capables de les apprécier et d'en jouir donnent une préférence marquée pour celle qui emploie leurs facultés supérieures On retrouve ici la conception de la vertu d'Aristote. Selon ce dernier, l'homme qui s'épanouit en utilisant son potentiel, l'intelligence, ressent une satisfaction d'un haut degré. [...]
[...] Néanmoins, J.S.Mill avoue que parfois, des personnes intelligentes souhaitent échanger leur vie contre celle d'un ignorant. Seulement, l'auteur souligne que cet échange est voulu que dans les situations de malheur extrêmes Bien qu'il ne définisse pas clairement ce concept, on peut penser à des situations tragiques comme la perte d'un être cher. Cependant, détail important, l'échange vient d'une volonté de fuite du malheur. A leurs yeux, la condition d'un ignorant demeure peu désirable, mais ils veulent juste échapper à leur malheur qui les rattrape. [...]
[...] Ainsi, jusqu'à un certain degré, manger procure du plaisir. Pourtant, ce plaisir ne peut pas durer éternellement et si on se force à manger, alors une sensation de dégoût s'empare de nous et le plaisir nous quitte. L'écrivain fait une référence à Socrate, philosophe athénien qui appréciait le côté intellectuel des plaisirs lorsqu'il évoque l'opinion du porc et celle de l'imbécile à travers la célèbre citation Il vaut mieux être un homme insatisfait qu'un porc satisfait, il vaut mieux être Socrate insatisfait qu'un imbécile satisfait .D'après lui, ils ne connaissent qu'un côté de la question Le philosophe estime sans doute qu'ils n'ont jamais connu de plaisir supérieurs et intellectuels et donc qu'ils ne peuvent pas avoir un point de vue objectif. [...]
[...] On voit ici que la démarche mise en place par le fondateur de l'utilitarisme mérite d'être vérifiée avant d'être généralisée. Ensuite, l'auteur nous indique que tous ceux ou presque tous font le même choix lorsqu'ils doivent indiquer quel est le meilleur plaisir entre deux propositions. Cela semble montrer que parfois, la réponse des gens interrogés n'est pas unanime. Cela nous renvoie à la délicate généralisation de cette méthode. Enfin, il est admis que tous les hommes sont égaux. Pourtant, l'auteur semble ici distinguer deux types de personnes, celles qui se contentent de plaisirs inférieurs, et d'autres qui cherchent à expérimenter des plaisirs intellectuels. [...]
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