Explication de texte de Philosophie niveau Lycée d'après un extrait de La nature de John Stuart Mill donnant matière à réfléchir sur la relation de l'homme à la nature et sur le rôle de la culture. Ce sujet a été proposé au baccalauréat de Philosophie en France métropolitaine en juin 2005.
[...] Ou, si tant est qu'une action puisse être justifiée, ce serait uniquement quand elle obéit directement aux instincts, puisqu'on pourrait éventuellement considérer qu'ils font partie de l'ordre spontané de la nature ; mais tout ce qu'on ferait de façon préméditée et intentionnelle serait une violation de cet ordre parfait. Si l'artificiel ne vaut pas mieux que l'ordre naturel, à quoi servent les arts de la vie ? Bêcher, labourer, bâtir, porter des vêtements sont des infractions directes au commandement de suivre la nature. [ . [...]
[...] Or il est évident que c'est précisément ce type d'action qui singularise l'existence de l'homme LA CULTURE BAFOUE LA NATURE DES SON ORIGINE Les actions intentionnelles, puisqu'elles ne sont pas naturelles peuvent être qualifiées artificielles ce qui implique qu'elles apportent quelque chose de différent à ce qui est donné naturellement. Si cet artificiel n'a pas davantage de valeur que le naturel, on doit se demander à quoi servent les arts de la vie cette expression rassemblant toutes les techniques qui s'écartent précisément de la nature. Doit-on considérer que de tels arts ne font qu'empirer des choses originellement bien organisées ? Une telle hypothèse paraît immédiatement peu recevable. [...]
[...] Ce point de vue sous-entend qu'on ne considère - et c'est bien ce qu'il fait - que les intérêts ou besoins humains : l'homme, doit, non pas s'adapter au milieu naturel, mais au contraire le transformer vigoureusement La nature n'est pas satisfaisante UNE FAUSSE CONCEPTION DE LA NATURE Si l'on admet l'hypothèse selon laquelle la nature est organisée pour nous satisfaire totalement (ce qui suffit pour la qualifier de bonne on doit en déduire que toute action de l'homme qui irait à l'encontre de son organisation serait inutile : elle ne pourrait en rien améliorer les choses puisque celles-ci seraient déjà ordonnées au mieux, et en conséquence, elle ne pourrait qu'en détruire le fonctionnement positif, c'est-à-dire aboutir à une situation bien pire que le point de départ L'HOMME REDUIT AUX INSTINCTS Tout au plus devrait-on admettre comme légitimes ou acceptables des comportements purement instinctifs. En effet, l'instinct étant inscrit dans l'organisme dès la naissance, peut être considéré comme naturel : il ne peut donc contredire son origine, et les comportements qu'il détermine ne font que confirmer l'ordre spontané de la nature. Par contre, toute action préméditée ou intentionnelle devrait être qualifiée de violation de l'ordre naturel postulé comme parfait. [...]
[...] Si la nature était en elle-même parfaitement organisée, il n'y aurait qu'à la suivre instinctivement : toute action volontaire ou inventive serait une infraction de ses (bonnes) lois. Or, l'approbation de l'action humaine est universelle. Puisqu'elle modifie la nature, c'est que cela était bien nécessaire (toujours pour l'homme . ) Les pièges à éviter Pas de cours général sur la culture, ses conceptions, ses lois, ses avantages et défauts, etc. Le terme art est ici pris au sens classique = technique ou savoir-faire. [...]
[...] ingéniosité implique une intervention de l'esprit, par définition absent de la nature, et qui signale la supériorité de toute invention, si minime soit-elle, disait Hegel en prenant comme exemple le clou, sur le donné immédiat La culture corrige la nature LES INTERETS HUMAINS Dans l'ensemble de cet extrait, Stuart Mill tient compte de ce qui constitue la satisfaction de l'homme, qu'il s'agisse de sa survie (lorsqu'il se défend contre les agressions de la nature) ou de son confort (lorsqu'il améliore ses conditions naturelles). La civilisation, l'art, l'invention 4 n'ont pas d'autre but que cette satisfaction. [...]
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