D'où provient en l'homme la conscience morale ? La philosophie, au cours de son histoire, a multiplié les thèses à ce sujet. Celle que propose Stuart Mill a l'avantage de rendre compte aussi bien, sans recours à la métaphysique, de la conscience "bonne" que de la conscience mal orientée. En considérant en effet que la faculté morale est progressivement formée par le jeu des influences subies par le sujet, Stuart Mill s'en tient ici à une conception strictement immanente de la morale, même s'il n'est pas impossible que la religion ait elle-même un rôle à jouer dans les influences. Par contre, cette interprétation ne risque-t-elle pas d'affaiblir la notion de responsabilité, qui semble en général étroitement liée à l'existence morale ? (...)
[...] C'est ce que confirment les enfants sauvages : on constate qu'ils ne peuvent manifester aucune préoccupation morale (et qu'ils ont en effet perdu l'accès au langage) AMBIVALENCE DES INFLUENCES Il est clair que dès que l'on admet de la sorte que les valeurs morales se développent sous l'influence de l'environnement, la qualité du résultat n'est pas garantie. La faculté morale peut se développer, reconnaît Stuart Mill dans n'importe quelle direction Il suffit en effet que les exemples fournis soient pervers, ou que les sanctions soient injustement distribuées, pour que s'inscrivent dans le sujet des principes discutables. [...]
[...] La philosophie, au cours de son histoire, a multiplié les thèses à ce sujet. Celle que propose Stuart Mill a l'avantage de rendre compte aussi bien, sans recours à la métaphysique, de la conscience bonne que de la conscience mal orientée En considérant en effet que la faculté morale est progressivement formée par le jeu des influences subies par le sujet, Stuart Mill s'en tient ici à une conception strictement immanente de la morale, même s'il n'est pas impossible que la religion ait elle-même un rôle à jouer dans les influences Par contre, cette interprétation ne risque-t-elle pas d'affaiblir la notion de responsabilité, qui semble en général étroitement liée à l'existence morale ? [...]
[...] Bâtir des villes ou cultiver le sol ne se manifestent qu'à un certain moment du devenir humain,et il s'agit bien d'un devenir collectif. Il est d'ailleurs notable que Stuart MILL inverse la chronologie vraisemblable de leur apparition : l'être humain a sans doute appris à cultiver le sol (ce qui renverrait au néolithique supérieur) avant d'apprendre à bâtir des villes, ne serait-ce que dans la mesure où la ville suppose une vie sédentaire, qui n'est possible que grâce à l'agriculture. [...]
[...] On voit mal, dans ce que dit Stuart Mill, comment éviter ce défaut. Il faudrait, au moins, imaginer que le sujet lui-même serait capable d'opérer un tri dans ce qui l'influence, mais d'où viendraient ses critères de choix ? Ce ne pourrait être que de premières influences qui l'auraient orienté dans une direction rendant ensuite inacceptables certains faits ou exemples. Mais une telle situation, très hypothétique, s'inverse aisément : si un sujet a d'abord subi des exemples pernicieux, il refusera ensuite les bons . [...]
[...] C'est pourquoi ces sentiments peuvent être bénéfiques ou malfaisants : tout dépend des influences subies Les pièges à éviter Ne pas contredire globalement Stuart Mill (en lui opposant par exemple une conception religieuse de la moralité) sans avoir préalablement analysé en détail l'extrait. Ne pas confondre la nature, comme ensemble de données innées, et le naturel qui désigne ici un ensemble de potentialités nécessitant une maturation. Ne pas esquiver l'allusion à ceux qui croient le plus fortement à l'origine transcendantale de ces sentiments (et qui néanmoins reconnaissent qu'ils ne sont pas immédiatement présents en chacun) La problématique D'où proviennent les sentiments moraux ? Deux conceptions peuvent être posées contradictoirement : ils sont innés ou ils sont acquis. [...]
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