Le statut de la conscience

Résumé du document

À l'époque du tout physique, la conscience pose problème. Que faire de cette excroissance scientifiquement encombrante ?
La première approche est de type philosophique, avec John Searle (La redécouverte de l'esprit, chapitres V & VI). Dans le chapitre V de La redécouverte de l'esprit, John Searle explique ce qu'est le réductionnisme, pourquoi celui-ci n'est pas applicable à la conscience, et quelles sont les conséquences de cette position.

Le deuxième point de vue est quant à lui biologique, avec Gerald Edelman (Biologie de la conscience, chapitres 8 à 13 et postface critique). Pour Gerald Edelman, la conscience est un produit de l'évolution, et aussi bien ce qu'il nomme la “conscience primaire” que la “conscience d'ordre supérieur” sont des avantages évolutifs considérables. Dès lors, la conscience ne peut en aucun cas être considérée comme un épiphénomène. Edelman insiste par ailleurs sur le rôle fondamental du rapport à l'environnement dans la formation et le fonctionnement de la conscience.
C'est cette dernière approche qui est l'objet de ce document : nous nous efforcerons donc de rendre compte des théories du Prix Nobel de médecine 1972 concernant la conscience, et ce, au travers de l'étude de son ouvrage intitulé, comme nous le mentionnions ci-dessus, Biologie de la conscience.

Extraits

[...] Cela rend-il une description entièrement objective ou causale de la conscience impossible? Non: il faut partir du principe que chaque être humain éprouve des sensations, que l'être humain est le meilleur référent pour l'étude de la conscience et que donc le chercheur, en tant qu'être humain, peut, de façon fondée, établir des corrélations entre ses sensations, et les actions, la structure et les fonctions du cerveau qu'il observe, et les vérifier ensuite par comparaison. Une étude scientifique de la conscience: sensations + description + corrélation La conscience primaire Un processus d'auto-catégorisation conceptuelle se déroule dans le cerveau. [...]

[...] Il manque une théorie de l'intentionnalité et une théorie des noms pour les objets macroscopiques L'hypothèse évolutionniste: La conscience est un produit de l'évolution, elle constitue un avantage adaptatif et elle est efficace L'hypothèse des sensations:. La physique proscrit les sensations des protocoles opératoires. Or cette réduction ne peut être opérée dans le cadre d'une psychologie phénoménale. Les sensations ne peuvent être déduites d'aucune théorie en tant qu'expériences. L'expérience phénoménale se traite à la première personne, et les sensations ne sont éprouvées que par chaque individu séparément. Il y a donc là une difficulté méthodologique. [...]

[...] Le statut de la conscience Introduction À l'époque du tout physique, la conscience pose problème. Que faire de cette excroissance scientifiquement encombrante? D'aucuns règlent la question en affirmant que la conscience n'est “rien le produit d'une alchimie certes complexe, mais que l'on peut réduire aux interactions neuronales observées à l'intérieur du cerveau humain. Les neurosciences donneront tôt ou tard la réponse à cet épineux problème et par là, à tous les maux de l'homme. D'autres, plus circonspects, tentent de faire entendre leur voix dans ce concert positiviste: la conscience ne peut en aucun cas être réduite à cette chimie moléculaire que les neurobiologistes décrivent. [...]

[...] Ces manipulations de symboles sont purement formelles. Il s'agit d'une syntaxe, sans référence à une sémantique. Mais le cerveau et le système nerveux ne peuvent être considérés indépendamment du monde et des interactions sociales. Il y a toujours référence à un environnement dans la signification (cf. Searle: l'esprit humain est caractérisé par le fait qu'il possède un contenu sémantique, alors que les ordinateurs sont strictement définis par leur structure syntaxique formelle. De plus, il manque aux ordinateurs l'expérience subjective, nécessaire à l'intentionnalité qui caractérise la conscience humaine). [...]

[...] Cette capacité peut donc être essentielle à la survie de l'animal. L'attention peut également être un réflexe inconscient (alarme) L'inconscient Étant donné que la conscience d'ordre supérieur se construit à travers les interactions sociales, il serait avantageux, du point de vue de l'évolution, d'avoir des mécanismes capables de refouler les recatégorisations qui mettent en péril l'efficacité des concepts du moi. L'inconscient a donc une valeur sélective Postface critique 1. La physique La physique s'intéresse aux corrélations formelles existant entre les propriétés les plus générales des choses dans l'espace-temps. [...]