Pierre de Coubertin, dans ses Mémoires, décrit l'apparition des Jeux panhelléniques chez les Anciens comme l'éclosion d'une « religion de l'athlétisme ». Il tente ainsi en 1892 de faire rentrer cette religion dans la vie des Français, alors peu enclins à l'activité sportive, à l'heure où l'Allemagne forme des gymnastes dans une optique belliqueuse.
[...] Comme la religion, le sport a un rôle de régulateur social. Il a un effet cathartique sur les passions violentes. Le jeu, les joueurs, et l'arbitrage reflètent mixité sociale et justice. Le triptyque Black, Blanc, Beur de la coupe du monde 1998 sert de porte-drapeau non pas à une idéologie sportive, mais au sport comme moyen de cohésion sociale. La théorie laissant place à la pratique, cette conception idéalisée et hygiéniste a un revers dans une ère hyperindividualiste (Gilles Lipovetsky L'ère du vide). [...]
[...] C'est également une ritualisation de la vie familiale que cela entraîne, c'est ce dont a conscience l'essayiste Guy Debord dans son ouvrage la société du spectacle. Suivant cette voie, le sport peut aussi devenir vecteur d'idéologie, d'où son caractère dangereux. Pour discutables que ses théories soient, Gustave le Bon paraît comme le premier, en 1898, dans Psychologie des foules, à analyser le problème de la passion des masses lors d'un évènement X ou Y. Plus tard, Louis Althusser nomme le sport appareil idéologique d'Etat Les exemples foisonnaient avant que ces théories aient été écrites. [...]
[...] Sport et idéologie sont donc aisément étroitement liés. II/ Mais sa conception hygiéniste en fait un outil de régulation sociale qui peut toutefois ramener à l'idéologie Si le sport fut temporairement idéologisé et au service de l'idéologie, il tend plutôt désormais à servir d'ancrage en termes de valeurs pour la société démocratique. Le sport n'avait pas de place forte dans les sociétés prémodernes, peu soucieuses de l'hygiénisme qui caractérise désormais nos sociétés. A la création des Jeux olympiques modernes, le sport était davantage répandu dans le monde anglo-saxon qu'en France. [...]
[...] Le sport est-il une idéologie de substitution ? INTRODUCTION Pierre de Coubertin, dans ses Mémoires, décrit l'apparition des Jeux Panhelléniques chez les Anciens comme l'éclosion d'une religion de l'athlétisme Il tente ainsi en 1892 de faire rentrer cette religion dans la vie des français, alors peu enclins à l'activité sportive, à l'heure où l'Allemagne forme des gymnastes dans une optique belliqueuse. Dès lors, doit-on considérer le sport comme à la fois idéologie et appareil idéologique ou comme entité vecteur de bien commun ? [...]
[...] Le sport hygiéniste conduit, s'il est poussé à l'extrême, à un retour au sport et au corps comme idéologie de substitution. CONCLUSION Ainsi, si le sport dans sa démocratisation au sein de la société du XXe siècle a pris une dimension idéologique via la compétition et plus précisément les Jeux olympiques, il a su se faire une place dans la régulation des modes de vie, remplaçant d'autres mythes en perte de terrain. La mystique sportive recrée cependant une dimension idéologique lorsque le corps devient sujet de culte. [...]
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