Spinoza est né le 24 novembre 1632, à Amsterdam, dans les Provinces-Unies (actuellement royaume des Pays-Bas ou, improprement, Hollande). Il est mort à La Haye, le 21 février 1677.
La spécificité de la situation de Spinoza tient au fait qu'il est né dans une famille juive, appartenant à la communauté « portugaise » d'Amsterdam; cette communauté juive, séfarade, descendait de ces juifs chassés d'abord d'Espagne en 1492 par l'Inquisition, puis du Portugal en 1496. Les courants d'émigration forcée atteignirent soit les côtes de l'Afrique du Nord, l'Italie, puis la Turquie, soit l'Europe, c'est-à-dire essentiellement la France, à Bordeaux, et les Provinces-Unies (Amsterdam).
Spinoza étudie d'abord dans les écoles talmudiques où l'on dispensait un enseignement approfondi sur la Thora (ou Pentateuque) et sur le Talmud (commentaires multiples et détaillés de la Thora, c'est-à-dire de la Loi).
Très rapidement, Spinoza se démarque de cet enseignement religieux et dualiste, tout en apprenant l'hébreu (à la Renaissance, les études supérieures reposaient sur l'enseignement de l'hébreu, du grec et du latin). Dès l'âge de vingt ans, Spinoza entreprend l'apprentissage du latin, et se met bientôt à lire Descartes.
C'est par Descartes, que Spinoza nourrit son mouvement d'émancipation intellectuelle et construit son entrée dans la modernité. Il rencontrera également, lors de réunions privées appelées tertulias, Daniel de Prado. C'était un médecin philosophe, immigré de l'Espagne catholique où il était Juif « marrane », clandestin (il s'appelait par contrainte Juan et non Daniel), et désireux désormais de vivre librement et ouvertement comme Juif, et de se situer dans une perspective moderniste attachée à la science et à la raison.
Ses choix intellectuels conduisent Spinoza à s'éloigner idéologiquement de sa communauté religieuse. Il n'en devient pas chrétien pour autant (ses « Lettres » l'attestent), mais il accorde au Christ (comme au roi Salomon ou au prophète Jérémie) estime et admiration.
[...] Synthèse, série Philosophie, no p.15. ISBN 2-200-01813-4 Panthéisme : terme inventé après Spinoza pour désigner commodément son système. Doctrine selon laquelle Dieu est toutes choses, ou en toutes choses. (Misrahi, Glossaire, p.91) Dieu n'est pas un Être bon, il n'est pas une providence et ne conduit pas l'être humain vers la voie du Salut. Essence : ce qui fait qu'une chose est ce qu'elle est, s'oppose à l'être. Substance : est la réalité suprême, c'est-à-dire le fondement de toute réalité. [...]
[...] Qu'il soit maudit à son entrée et qu'il soit maudit à sa sortie. Veuille l'Eternel ne jamais lui pardonner. Veuille l'Eternel allumer contre cet homme toute sa colère et déverser sur lui tous les maux mentionnés dans le livre de la Loi ; que son nom soit effacé dans ce monde et à tout jamais et qu'il plaise à Dieu de le séparer de toutes les tribus d'Israël l'affligeant de toutes les malédictions que contient la Loi." La fin du document parachève la rupture : "Sachez que vous ne devez avoir avec Spinoza aucune relation ni écrite ni verbale. [...]
[...] C'est probable, mais il n'y a pas moyen de le savoir avec certitude. Faute de documents, nous ne savons pas ce que disait, pensait Baruch Spinoza au moment de son exclusion de la communauté juive d'Amsterdam. Il est possible de le conjecturer à partir de ce qu'il écrira plus tard et des milieux qu'il fréquente à l'époque, mais une marge d'incertitude demeure. On le voit dans une série de cercles connus pour leur critique de la religion, comme l'école de Franciscus Van Enden, où il découvre en apprenant le latin les penseurs de l'Antiquité. [...]
[...] Spinoza, sa philosophie et la notion de liberté I. Complément au contexte historique significatif dans lequel la question du chapitre a émergé La vie de Spinoza[1] Spinoza est né le 24 novembre 1632, à Amsterdam, dans les Provinces-Unies (actuellement royaume des Pays-Bas ou, improprement, Hollande). Il est mort à La Haye, le 21 février 1677. La spécificité de la situation de Spinoza tient au fait qu'il est né dans une famille juive, appartenant à la communauté portugaise d'Amsterdam; cette communauté juive, séfarade, descendait de ces juifs chassés d'abord d'Espagne en 1492 par l'Inquisition, puis du Portugal en 1496. [...]
[...] Ses choix intellectuels conduisent Spinoza à s'éloigner idéologiquement de sa communauté religieuse. Il n'en devient pas chrétien pour autant (ses Lettres l'attestent), mais il accorde au Christ (comme au roi Salomon ou au prophète Jérémie) estime et admiration. Séparation d'avec la communauté Sa critique verbale et sa non participation aux cérémonies du Temple le séparent de plus en plus de sa communauté et, en 1656 (il a 24 ans), il est excommunié selon un rite d'expulsion violent, le herem (malédiction)[4]. [...]
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