Nous recevons, au fur et à mesure que nous progressons dans la vie, un certain nombre de conseils quant à la manière d'appréhender les désirs. L'un nous dira de nourrir et d'entretenir nos désirs, l'autre jugera préférable qu'ils soient étouffés. Quel que soit le point de vue adopté, il présuppose la possibilité d'exercer un contrôle sur nos désirs, en en modifiant l'intensité, ou même en les faisant apparaître ou disparaître. Serions-nous donc les auteurs de nos désirs ? Seraient-ils exclusivement l'oeuvre de notre volonté ?
Parfois, dans l'expérience que nous avons de nos désirs, nous avons l'impression de les subir ; nous ne nous en sentons pas toujours responsables. Et pourtant, pouvoir débattre de la responsabilité d'un sujet face à ses désirs est primordial, surtout quand ils l'amènent à commettre des actes répréhensibles. Cette nécessité renvoie aux concepts de justice, de liberté, de conscient et d'inconscient.
[...] Nous pouvons nous contenter de désirer sans passer à l'acte ? Sachant que l'un de nos désirs est immoral, nous pouvons nous contraindre à le garder en notre esprit, sans chercher à le réaliser. Ainsi, s'il y a une intention, mais pas d'acte, nous ne pouvons pas être déclarés coupables, responsables de quoique ce soit (cf. rigorisme kantien). Un désir néfaste s'est imposé à moi, j'ai jugé de son caractère immoral, j'ai donc pris sur moi de ne pas lui donner satisfaction. [...]
[...] La responsabilité de nos désirs est la preuve même de notre liberté. Maîtriser nos désirs, s'en reconnaître responsables, c'est pouvoir être son propre maître. A partir du moment où nous pouvons faire en sorte de ne pas céder à nos désirs, où nous sommes capables d'en freiner certains, nous sommes libres. Comment concilier l'ardeur du désir et la nécessité de le maîtriser ? IV. Nous sommes avant tout responsables de nos actes Le désir est une représentation à plus ou moins long terme, il est projet, c'est-à-dire une certaine forme de tendance, de volonté. [...]
[...] Ainsi, en quels sens pourrions-nous être responsables de nos désirs si nous n'avons même pas voulu certains d'entre eux ? Nous sommes les hôtes de nos désirs, mais cela n'implique pas nécessairement que nous en soyons les auteurs. Je suis un régime et je me mets subitement à avoir envie de chocolat. Délicieux et insoutenable désir. En suis-je responsable ? Moi qui ai décidé de faire un régime, ai-je volontairement désiré croquer un morceau de chocolat ? Nous ne sommes pas l'origine de nos désirs, pourquoi en serions-nous tenus responsables ? [...]
[...] Sommes-nous responsables de nos désirs ? I. Introduction Nous recevons, au fur et à mesure que nous progressons dans la vie, un certain nombre de conseils quant à la manière d'appréhender les désirs. L'un nous dira de nourrir et d'entretenir nos désirs, l'autre jugera préférable qu'ils soient étouffés. Quel que soit le point de vue adopté, il présuppose la possibilité d'exercer un contrôle sur nos désirs, en en modifiant l'intensité, ou même en les faisant apparaître ou disparaître. Serions-nous donc les auteurs de nos désirs ? [...]
[...] De plus, ce désir inconscient se porte sur un objet perdu, sur la renaissance d'une ancienne satisfaction. Il n'y a pas d'essence originelle du désir. Pour le psychanalyste, les désirs relèvent donc de l'inconscient et d'une causalité de type mécanique, nous ne pouvons donc pas en être tenu responsables. «Les tendances qui se trouvent dans l'antichambre réservée à l'inconscient échappent au regard du conscient qui séjourne dans la pièce voisine». Il semblerait que nous ne puissions pas contrôler nos désirs. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture