Sommes-nous responsables de nos désirs? - publié le 14/09/2011

Thèmes abordés

Désirs, responsables, origines, conséquences

Résumé du document

Le désir est la disposition affective orientée vers la satisfaction d'une aspiration naturelle, l'accomplissement d'un souhait personnel ou la possession d'un objet. Le désir est universel, il fait partie de l'essence de l'Homme, à la fois unique et multiple : tout Homme désire, mais pas forcément la même chose. Se demander si nous sommes responsables de nos désirs revient à se poser plusieurs questions, car le mot "responsable" inclut plusieurs notions. Être responsable de quelque chose signifie en être à l'origine aussi bien qu'en assumer les conséquences. On peut ajouter à cela la notion de pouvoir, on ne saurait être tenu responsable de quelque chose que l'on ne contrôle pas. Ainsi, l'Homme en tant qu'individu singulier est-il à l'origine de ses désirs ou bien ceux-ci sont-ils créés par des facteurs extérieurs à l'individu (la société, le monde extérieur en général...)? Ces désirs ont-ils sur les Hommes des conséquences qu'ils se doivent d'assumer? L'Homme peut-il exercer un certain pouvoir (ou contrôle) sur ses désirs?

Extraits

[...] Le désir est une particularité humaine, il est quelque chose d'involontaire et de nécessaire. L'Homme n'est pas libre de désirer, en revanche peut-il désirer "ce qu'il veut"? Certaines aspirations sont très répandues : réussir dans ses entreprises, être riche, en bonne santé . Il semblerait que quelque chose pousse les Hommes à désirer les mêmes choses. Si des individus différents affichent les mêmes souhaits, cela signifie que le désir n'a pas pour origine l'individu en lui-même. Selon Girard, cette constatation s'explique par les relations qu'entretiennent les Hommes entre eux. [...]

[...] En conclusion, il est difficile de juger si l'Homme est vraiment responsable de ses désirs, du fait de la multiplicité des significations de la notion de "responsabilité". Le désir en lui-même fait partie de la nature humaine, il existe forcément chez tout individu, ce qui rend l'Homme tout à fait "soumis" à son apparition. L'individu en lui-même est bien à l'origine d'une partie de ses désirs, qui sont le fruit des influences du monde extérieur (images d'idéaux, "normes" des sociétés, entourage . [...]

[...] Certains auteurs affirment également qu'il est possible d'ensuite contrôler ces désirs, une fois qu'ils ont vu le jour (notamment en supprimant ceux d'entre eux qui s'avèrent chimériques), ce qui induirait une forme de "tri" ne laissant que les désirs souhaités par l'individu, qui serait donc responsable, à défaut de leur apparition, de leur conservation. Mais se raisonner est difficile (Descartes lui-même l'admet), il existe toujours des désirs frustrants chez l'Homme, qu'il ne parvient pas à réprimer, sur lesquels il n'arrive pas à exercer son contrôle. Ces désirs entrainent des conséquences pour l'individu (bonheur ou malheur) qu'il doit ensuite assumer. Ils peuvent également être à l'origine d'actes (cherchant à accéder à leur objet tant convoité) desquels les individus sont, cette fois-ci, pleinement responsables. [...]

[...] Dissertation de philosophie Sommes-nous responsables de nos désirs? 2005 Le désir est la disposition affective orientée vers la satisfaction d'une aspiration naturelle, l'accomplissement d'un souhait personnel ou la possession d'un objet. Le désir est universel, il fait partie de l'essence de l'Homme, à la fois unique et multiple : tout Homme désire, mais pas forcément la même chose. Se demander si nous sommes responsables de nos désirs revient à se poser plusieurs questions, car le mot "responsable" inclut plusieurs notions. [...]

[...] Ainsi se fait l'adoption du principe de réalité, l'Homme recherche toujours le plaisir, mais dans le cadre imposé par le monde réel. L'individu se raisonne de sorte à ne conserver que les désirs dont la réalisation est possible (physiquement et moralement, en fonction de ses propres valeurs). L'Homme fait la pédagogie de ses désirs, il les sélectionne. Une fois de plus, nous constatons que si les désirs de base sont bien là indépendamment de la volonté propre des individus, les Hommes sont bien capables d'y faire ensuite du "tri". [...]