« Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous puissiez le dire ». Par cette réplique néanmoins polémique et provocante pour, surtout pour l'époque, Voltaire, l'auteur de ces mots, engage les hommes, il y a 3 siècles, à être responsables d'autrui, en dépit de toutes divergences politiques culturelles, religieuses avec celui-ci.
Aussi l'emploi de ce « je » à valeur universelle invite à réfléchir sur le problème de l'altérité, c'est-à-dire des exigences morales que chacun doit avoir envers un tout autre que lui. Face à une moralisation économique et culturelle de plus en plus avancée, l'humanité entière actuelle peut se convaincre de la notion de liberté, d'engagement de soi envers l'autre. En définitive, sommes-nous responsables d'autrui ? Et jusqu'où ce devoir s'avère-t-il être fondamental ?
[...] Un contrôle abusif de la personnalité et de l'existence d'autrui amène au totalitarisme. Car ma liberté s'arrête là où commence celle d'autrui, par respect de la personne humaine, il y a donc ingérence dans les affaires de l'autre. Chacun possède une autonomie propre, est libre de ses actes, de juger et de reconnaître ses erreurs, lorsque, je suis responsable d'autrui, je m'engage à ne pas bafouer les libertés fondamentales qui conviennent autant à lui qu'à moi. Lorsqu'il y volonté de puissance, de domination de sa personne sur le s autres individus, il y a nuisance aux principes moraux et sociaux tels que l'égalité, la libre opinion, la possibilité d'exercer son culte ou avoir des convictions politiques. [...]
[...] S'engage alors la responsabilité que chacun a envers autrui par un devoir moral propice à la vie en société. Si je suis responsable de moi-même, j'assume par définition mes actes entrepris, mon choix de vie, ma liberté, mes propres initiatives et mes devoirs en tant que membre d'une collectivité. Pour reprendre la thèse existentialiste de Sartre, mon essence résulte de ma capacité à choisir la vie que je vais mener, ''d'inventer mon chemin''. Parce que je suis libre d'entreprendre des actes, réfléchis ou immédiats, volontaires, que j'assume la plénitude de ma condition humaine. [...]
[...] La part de responsabilité que chacun a envers son prochain se limite ainsi à être disposé à faire du bien à autrui, à le considérer comme individu propre, autonome, libre de ses actes, de ses convictions, prêt à intervenir lorsque ses droits fondamentaux sont bafoués. Par respect pour la dignité de la personne, la liberté d'autrui est indépendante de la nôtre et la part de responsabilité qui s'engage alors ne peut être que partielle. Chacun est responsable de l'autre et a la charge particulière d'aviser, de l'aider dans la tâche que tout homme doit accomplir pour mener à bien sa vie. Il ne doit toutefois pas inciter à nuire tout autre individu. [...]
[...] Sommes-nous responsables d'autrui ? Sommes-nous responsables d'autrui ? Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous puissiez le dire Par cette réplique néanmoins polémique et provocante pour, surtout pour l'époque, Voltaire, l'auteur de ces mots, engage les hommes, il y a 3 siècles, à être responsables d'autrui, en dépit de toutes divergences politiques culturelles, religieuses avec celuici. Aussi l'emploi de ce je à valeur universelle invite à réfléchir sur le problème de l'altérité, c'est-à-dire des exigences morales que chacun doit avoir envers un tout autre que lui. [...]
[...] À ma responsabilité personnelle succède ma responsabilité envers autrui, un devoir moral et social s'impose alors. Tel le chef d'une nation a en charge tout un peuple qu'il incarne et représente tout en devant assumer ainsi ses devoirs politiques de veiller à la rigoureuse application des lois et à la concorde entre les citoyens, je suis responsable d'autrui. Je dois veiller à son propre bien et au respect de sa personnalité, de sa dignité, de ses droits car il est un de mes semblables. [...]
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