« Un régime qui écrit "dieu" avec une minuscule et KGB avec des majuscules ne mérite pas le respect des hommes ». Alexander Isaïevitch Soljenitsyne.
Alexander Isaïevitch Soljenitsyne est né le 11/12/1918 à Kislovodsk dans le Caucase, autrement dit un an après le coup d'état révolutionnaire de Lénine. Il est élevé par sa mère et passe son enfance et ses études dans le sud de la Russie à Rostow sur le Don. Il y poursuit alors de brillantes études de physiques et de mathématiques, et prend des cours par correspondance d'histoire, de philosophie et de littérature. Membre des jeunesses communistes, il est chargé de rédiger le journal mural de l'université, composé de consignes aux étudiants, de dénonciations, d'éloges des héros de la révolution…
En 1941, Soljenitsyne est mobilisé en tant que simple soldat.
Il devient ensuite capitaine et c'est avec ce grade, le 09/01/1945, qu'il est arrêté pour propos anti-soviétiques, découverts par la sûreté militaire, dans sa correspondance avec son ami Koka (il s'agirait de propos critiques à l'égard de Staline).
[...] Ceux qui le critiquent sont des nains. Soljenitsyne : un personnage contesté Cependant, la personnalité même de l'écrivain est de plus en plus remise en question. Dans le récit de sa vie, Russie : une femme en dissidence la dissidente russe Larissa Bogoraz raconte sa brève et plutôt décevante rencontre avec Soljenitsyne, en 1968. La jeune femme voulait alors faire publier le témoignage de son mari qui venait juste de sortir des camps et avait rencontré l'écrivain à cette occasion. [...]
[...] Après, l'intérêt a diminué, car il s'est mis à écrire des livres épais et tristes. Son assurance extrême, son intolérance, ses idées nationalistes se sont manifestées de plus en plus. Le rôle qu'il joue aujourd'hui dans la société russe est égale à zéro car elle n'a pas besoin d'idole spirituelle. Citons également Alexandre Zinoviev : Je considère Soljenitsyne comme un écrivain médiocre, dont le rôle a été volontairement gonflé pendant la guerre froide parce que ses œuvres et son destin correspondaient très bien à la propagande anti-soviétique et anti-communiste. [...]
[...] Le directeur de Novy Mir voit alors dans l'œuvre de Soljenitsyne un formidable espoir pour qu'éclate enfin la vérité. Profondément communiste, il ne se réjouit pas moins d'avoir trouvé le moyen de secouer les consciences tranquillisées par les XXème et XXIIème congrès qui avaient révélé les crimes staliniens. Restait cependant à obtenir l'imprimatur, la permission d'imprimer. Le directeur de la revue Novy Mir décide de s'adresser directement à Khrouchtchev par l'intermédiaire de son conseiller personnel pour les affaires culturelles ; celui-ci décide d'effectuer quelques coupures et Khrouchtchev autorise finalement la publication de l'ouvrage dans la revue Novy Mir le 20/10/1962 (chose plutôt surprenante, puisqu'il avait aussi applaudi quand on traitait B. [...]
[...] Celui-ci, dès les premières lignes de ce récit d'une journée d'un prisonnier du goulag, est bouleversé et ordonne dès le lendemain de retrouver l'auteur. Après maintes recherches, il s'avère que l'auteur est un professeur de mathématiques de Riazan, ancien déporté, un certain Alexander Soljenitsyne. Depuis huit ans, les rescapées du goulag ont commencé à revenir et se sont plus ou moins réinsérés dans la société. Cependant, ce qui s'est passé là- bas reste un sujet tabou ; d'ailleurs, les libérés ont souvent dû signer l'engagement de se taire. [...]
[...] A partir de 1974, les attaques se font de plus en plus violentes envers Soljenitsyne qui vient de faire passer le manuscrit de l'Archipel du Goulag en Occident. En février 1974, il lance son appel à Moscou dans lequel il appelle à la résistance et au refus du mensonge. Le lendemain, il est arrêté, déchu de la nationalité soviétique et envoyé par avion en Allemagne fédérale. En 1976, il s'installe dans le Vermont, aux Etats-Unis, dans une grande propriété au milieu de la forêt. [...]
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