Dissertation de Philosophie ayant pour sujet : "Est-ce dans la solitude que l'on prend conscience de soi ?". La réponse immédiate qui nous apparaît est oui car la prise de conscience de soi est une activité liée à la pensée, contemplative donc qui s'effectuerait mieux dans la solitude ; cependant, les cas isolés de solitude absolue montrent que ce n'est pas le cas. La conscience de soi dépendrait donc des êtres qui nous entourent.
[...] Or on dit être conscient de quelque chose, il y a donc une intentionnalité de la conscience. Si je suis conscient de moi, il y a un dédoublement de moi par rapport à moi-même, une prise de distance. Il y aurait donc un moi-pensant et un moi-sujet. Le je que je pense serait donc déjà quelqu'un d'autre. Ce serait donc en présence d'autrui que j'aurais conscience de moi, puisqu'autrui serait toujours présent dans mes pensées car le je que je pense est autrui. [...]
[...] Du coup, la solitude se présente logiquement à nous pour prendre conscience de nous-mêmes puisqu'il n'y a aucun interférant dans notre prise de conscience de nous. Cependant, il existe des cas isolés de solitude absolue, comme par exemple des enfants abandonnés dans la nature et recueillis par des animaux, qui loin d'avoir une très bonne conscience d'eux-mêmes, ont une conscience d'eux-mêmes affaiblie voire moindre, telle celle des animaux. La conscience de soi dépendrait donc des êtres qui nous entourent. Un problème se pose donc. [...]
[...] Les hommes peuvent ainsi se connaître et donc se saisir par analogie aux autres, en se comparant aux autres, en remarquant quelles sont leurs ressemblances et leurs différences. La conscience des autres m'aiderait donc à avoir conscience de moi. De même, que les autres aient conscience de moi me permet d'avoir conscience de moi-même. J'ai conscience d'exister que parce que les autres me voient, me considèrent comme en train d'exister, et je ne prends conscience de moi que parce que j'existe aux yeux des autres, que les autres ont conscience de moi. [...]
[...] Ainsi, la conscience des autres influe sur ma conscience de moi : l'autre est un médiateur entre moi et moi-même. Le regard qu'ils me portent est nécessairement constitutif du regard que je pose sur moi, comme par exemple, si les autres me trouvent gros, notion subjective, je me trouverais gros et n'arriverais à me défaire de cette image de moi que lorsque les autres auront changé leurs regards sur moi. J'ai besoin des autres et de la reconnaissance des autres (d'où l'amour- propre) pour pouvoir construire une conscience de moi-même, et je ne pourrais exister tel un être pensant sans autrui. [...]
[...] Cette forte présence à soi-même ne se retrouve pas en présence d'autrui. En effet, lorsque je suis avec d'autres personnes, elles me distraient de moi-même : je pense moins à moi-même, j'ai donc moins conscience de moi, mais plus des autres. Je ne pense plus à moi individuellement mais collectivement, par rapports à des sentiments et des impressions que les autres me font ou que je fais aux autres. Je vis également pour autrui car j'éprouve une volonté de construire un monde harmonieux avec lui. [...]
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