L'expression « être soi-même » peut nous apparaître comme un pléonasme : en effet, qui sommes-nous, sinon nous-mêmes ? Cependant nous pouvons parfois ne plus contrôler nos réactions dans certaines situations (comme la colère) et agir comme on ne l'aurait pas fait en temps normal. Ne sommes-nous pas pour autant nous-mêmes ?
[...] Comment pouvons nous être nous-mêmes en faisant quelque chose, et son contraire quelque temps plus tard ? Sommes-nous réellement toujours nous-mêmes ? En effet, même si l'on évolue en gagnant des qualités et en en perdant d'autres, notre substance ne change pas réellement, on est toujours soi- même. Nos qualités peuvent changer, mais pas le moi profond qui nous est acquis. C'est ce qu'entend Pascal dans ses Pensées, en parlant de qualités empruntées : en effet les qualités ne sont qu'éphémères et périssables, et même en les perdant nous restons toujours nous-mêmes : une substance. [...]
[...] Peut-on dire qu'il n'a pas été lui-même ? Bien qu'il ait évolué au cours de la représentation, il était lui-même en début, avant de jouer, il n'était plus lui-même durant la représentation en cours car il représentait un autre, mais il était à nouveau lui-même en fin. Cet exemple nous montre que dans certaines situations réputées pour ne pas être soi-même, on peut cependant l'être. Genest a évolué dans sa pensée, sans pour autant changer de moi Mais y a-t-il des moments où, bien qu'en restant soi-même, nous n'agissons pas par conscience de soi ? [...]
[...] Mais peut-on certaines fois être soi-même de deux manières différentes ? Evoluer dans notre pensée sans pour autant changer de moi ? Ceci est possible : un comédien joue un rôle, et de ce fait il représente un personnage qu'il n'est pas réellement. Il feint ainsi des sentiments qu'il ne ressent pas, qui ne sont pas siens. Mais un acteur peut- il pressentir le raisonnement de ce personnage comme sien ? Peut-il franchir la distance qui le sépare de son propre moi au moi du personnage et ainsi se l'approprier ? [...]
[...] Sommes nous tous nous-mêmes ou une partie d'un tout ? Nous faisons partie avant tout d'un tout : l'humanité. Bien que tous construits sur le même modèle (nous avons tous un corps, une tête, nous possédons tous une âme et un cerveau), nous sommes tous uniques : nous sommes nous-mêmes. Nous sommes des sujets, des êtres de pensée et de conscience, qui agissent en connaissance de cause. Nos actes nous sont propres et nous ne pouvons les réfuter selon notre bon vouloir, nous devons les assumer. [...]
[...] Mais alors, peut-on être soi-même sans perdre conscience de soi ? Descartes dit : La conscience c'est la pensée Mais la conscience et la connaissance de soi ne sont pas acquises. Ainsi, dans une situation inhabituelle comme vu précédemment, nous perdons conscience de nous par rapport aux autres et par rapport au monde. Si nous perdons notre conscience, alors nous perdons notre pensée : nous nous perdons ainsi nous- mêmes, puisque la certitude de la pensée est la certitude de notre existence. [...]
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