« L'autre » est celui qui se différencie de moi. Il s'en distingue. Il va nous falloir étudier les modalités des cette différence et nous interroger quant aux conséquences de cette différence, et tout particulièrement à la peine que celle-ci peut nous causer quand nous l'éprouvons, quand nous devons nous y résoudre, nous y réduire. L'interrogation présuppose que nous ressentions cette peine, mais on peut se questionner quant à des solutions. Autrui est le point de départ de la réflexion. Si certes l'autre est différent, est-il opposé à moi-même ? Que fait naître cette opposition dans un premier temps inévitable ? Allons plus loin : cette opposition est-elle source de souffrance ? Pourquoi ? En quoi l'autre est-il une remise en question de moi-même ? (...)
[...] Nous allons pour cela tenter de distinguer deux points sur lesquels l'autre va venir s'opposer à moi-même, dans toute la splendeur de sa différence, du fait qu'il n'est pas le même. Attachons nous du d'abord à des différences innées : celles du code génétique. Elles sont responsables notamment de nombreux aspects physiques ou dispositions sportives chez les individus : couleur de la peau, morphologie L'autre, dans son apparence-même, me montre donc sa différence, à moi qui ne peut que la recevoir : c'est une sensation visuelle directe et indéniable. [...]
[...] Grâce à ces deux analyses, je peux mieux comprendre ma différence, dans ses dimensions collectives et individuelles. Mais dois-je m'en tenir à une simple compréhension ? A quoi doit aboutir cet effort de réflexion ? En effet, il ne faut pas que je m'arrête là. L'objectif va être en fait d'arrêter de considérer l'autre comme celui qui est différent de moi, en somme de m'obliger à voir ses différences non pas comme des différences mais comme des caractères qui sont aussi propres à lui-même que les miens sont propre à moi-même. [...]
[...] Dans les deux cas, il va nous falloir envisager que l'autre est différent du fait de déterminismes différents, de causes antérieures responsables de son altérité. Premièrement, et en nous accordant aux thèses que développe le philosophe Karl Marx dans Idéologie allemande, portons notre attention sur le concept de classe sociale. Pour Marx, la naissance d'un enfant dans tel ou tel milieu social, telle classe dans la hiérarchie sociale, est déterminante pour le développement de cette personne. Ainsi, il parle d'un esprit de classe dont hérite chaque membre de celle-ci. [...]
[...] Nous avons donc proposé dans un troisième temps une démarche de réflexion, celle de la tolérance, qui consiste à comprendre les différences, à ne plus les voir comme telles, pour enfin tirer le meilleur de ce que peut nous apporter la relation à autrui. Nous savons donc maintenant que la peine de l'acceptation de la différence d'autrui réside dans une remise en question de moi-même. De plus, il faut comprendre que pour éliminer cette souffrance, c'est une tâche, un véritable travail qu'il faut livrer sur soi-même. [...]
[...] Du fait de ce que nous venons d'affirmer, cette expérience ne peut avoir qu'un seul résultat : le déséquilibre de la certitude inconsciente que j'avais d'être l'homme- prototype. En effet, autrui se trouve en face de moi. Je perçois son corps et peut en déduire son appartenance au genre humain. Or, il contraste avec moi sur certains, voire de nombreux points, comme nous l'avons démontré plus tôt. Je ne peux m'empêcher alors de commencer à douter de l'intégrité de ma personne comme homme. Il était auparavant évident qu'un être humain doive penser telle ou telle chose, puisque j'en étais un et cela était ce que je pensais. [...]
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