Le travail c'est la production d'un bien ou d'un service ayant une valeur d'usage ou une valeur d'échange. Du latin "Tripalium" qui définit un instrument de torture, on pourrait le considérer comme une perte de liberté et une contrainte pour l'Homme. Cela pourrait conduire, ainsi, à souhaiter sa disparition. Mais une telle société, sans travail, est-elle souhaitable?
En effet, le travail n'est-il pas le fondement de notre société et ce qui permet à l'Homme de satisfaire ses besoins? Et bien plus, ne lui permet-il pas de se révéler à lui-même, dans cette société, en tant que sujet libre et responsable dans dimension sociale et historique? La véritable question ne serait-elle donc pas de chercher les conditions dans lesquelles le travail permet cette élévation de l'Homme?
Ainsi, après avoir remarqué que le travail est le seul moyen, pour l'Homme, de satisfaire ses besoins (I), nous verrons qu'il lui permet de se révéler à lui même comme un sujet dans une dimension sociale et historique doué de pensée, de liberté et donc de responsabilité et de réaliser ses désirs (II). Cette approche nous amènera, dès lors, à étudier dans quel cadre peut s'effectuer cette humanisation par le travail (III).
[...] Mounier dit, ainsi, que l'homme créer l'homme en créant l'objet En plus de cette autocréation de l'homme par l'homme par le travail on peut voir ce dernier comme ce qui permet à l'homme de se révéler à lui-même en tant que sujet libre et responsable. En effet, le travail consiste en l'application de techniques, or la technique n'a pas d'orientation (ce serait l'apostasier et lui donner une axiologie). L'homme doit, ainsi, faire des choix dans l'utilisation de la technique. Il se saisit lui-même comme sujet doué de liberté et de volonté. Il peut, ainsi, choisir de ne pas utiliser la technique pour des projets qui ne correspondent pas à ses valeurs morales (comme par exemple l'eugénisme ou le clonage dans notre société). [...]
[...] Enfin, le travail, pour permettre ce que nous avons décrit comme étant l'humanisation de l'homme, doit s'organiser dans un cadre juridique et politique spécial. Un cadre politique et juridique spécifique L'esclavagisme, durant l'Antiquité, ne peut être considéré comme moyen pour l'homme de se révéler à lui même comme sujet libre et responsable. Ainsi, le cadre politique doit garantir le respect de la dignité du sujet lui permettant de prendre conscience de sa condition d'individu doué de droits et de devoirs étant libre et responsable. [...]
[...] En effet, dans la Genèse Dieu donnait en punition à Adam et Eve de travailler pour survivre après avoir vécu dans le paradis originel, monde où la Nature leur fournissait tout ce dont ils avaient besoin. Punis, ils devaient, dès lors, travailler pour survivre. De même dans le Protagoras de Platon, Ephiméthée fut chargé de distribuer, à la base du monde, les qualités (caractéristiques) aux êtres vivants. Il avait, alors, oublié l'Homme. Pour pallier à son erreur, il vola, à Ephaistos et Athéna, la technique du feu et de l'Art pour que l'Homme ne soit pas totalement démuni. [...]
[...] Le code du travail doit, ainsi, empêcher, par exemple, l'exploitation de l'homme par l'homme. De même, il faut souligner que le cadre politique et juridique doit garantir un accès équitable à la culture (accès à la philosophie, liberté de culte, dans l'Art). Nous avons vu que le travail est le fondement même de la société et qu'il est une nécessité vitale, morale et sociale pour l'homme et, qu'ainsi, une société sans travail n'est donc pas souhaitable. Nous avons, par la suite, tenté de dépasser ce problème en nous interrogeant sur les conditions de l'humanisation de l'homme et nous avons, alors, souligné qu'il faut que ce travail soit contenu dans un cadre précis garantissant sa liberté mais, également, le respect de sa dignité et de sa qualité d'homme. [...]
[...] L'homme, par le travail, affirme sa liberté de se soumettre à cette tâche pour mieux être libre par la suite. En effet, par le travail, il acquiert certaines capacités qui se posent comme affirmation de sa volonté donc de sa liberté, telles que celle de modifier ses conditions d'existence. La transformation de ses conditions d'existence comme réalisation d'un désir L'homme, lorsqu'il travaille, modifie le donné, la Nature. Il va humaniser la Nature et par là réaliser un de ses désirs, défini par Hegel, celui de se retrouver lui-même dans ce qui n'est pas lui Par le travail l'homme s'objective (c'est-à-dire qu'il objective sa subjectivité) car il se révèle, la plus part du temps, comme un être conscient de lui- même. [...]
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