Selon les études du Ministère français de l'Education Nationale, 67% des enfants de cadres supérieurs obtiennent un diplôme égal ou supérieur à Bac+2 , contre 21% des enfants d'ouvriers non qualifiés. Cette statistique officielle illustre de manière brutale l'un des aspects les plus problématiques du fonctionnement des sociétés libérales : celles-ci appuient, en effet, la légitimité de leur système social et politique sur deux fondements essentiels, la liberté individuelle et l'égalité en droit (...)
[...] Dissertation de Philosophie Sujet : Une société libérale peut-elle être juste ? Selon les études du Ministère français de l'Education Nationale des enfants de cadres supérieurs obtiennent un diplôme égal ou supérieur à Bac+ contre 21% des enfants d'ouvriers non qualifiés. Cette statistique officielle illustre de manière brutale l'un des aspects les plus problématiques du fonctionnement des sociétés libérales : celles-ci appuient, en effet, la légitimité de leur système social et politique sur deux fondements essentiels, la liberté individuelle et l'égalité en droit. [...]
[...] Nos sociétés considèrent par exemple l'activité intellectuelle plus valorisée que les compétences manuelles. Mais cette hiérarchie des valeurs est en partie le résultat d'une construction sociale devant laquelle toutes les origines ne sont pas égales. La réflexion libérale s'est enrichie sur ce point des analyses de John Rawls. Dans Theory of Justice, paru en 1971, il centre son propos sur la notion d'équité. L'équité renvoie à la conjonction de trois principes : le principe d'égale liberté qui donne à chacun un droit égal aux libertés fondamentales, le principe d'égalité des chances qui ouvre l'accès de tous à tous les statuts sociaux et enfin le principe de différence. [...]
[...] Cependant, leur cumul et la barrière de la mobilité sociale rendent leur perception plus intense et de moins en moins acceptable. Pour rééquilibrer le couple liberté/égalité, certains courants de pensée ont préconisé d'adosser la distribution des fonctions sociales à la logique du mérite. Cet élitisme républicain fondé sur la méritocratie trouve sa consécration dans la compétition scolaire et le concours, procédures qui sont censées hiérarchiser les compétences sur des critères indiscutables. Cette conception de la compétition sociale offre l'avantage de réconcilier les deux principes de la liberté et de l'égalité, en donnant un socle moral à la justification des inégalités mais en les conciliant avec l'égalité des chances. [...]
[...] Les inégalités de fait, celles que le quotidien de la vie économique et sociale fait apparaître, sont-elles injustes ? Ne peut-on considérer certaines d'entre elles comme légitimes et compatibles avec les principes d'égalité et de justice ? L'Etat, garant du respect des principes fondateurs de la démocratie libérale peut-il, doit-il intervenir pour garantir la justice de la compétition économique et sociale engendrée par le principe de la liberté ? Il est nécessaire de clarifier, dans un premier temps, la portée exacte des principes fondateurs de la société libérale. [...]
[...] Les sociétés libérales contemporaines sont le produit historique des évolutions politiques et sociales souvent tumultueuses produites essentiellement en Europe occidentale et en Amérique du Nord. A ce club longtemps restreint sont venus s'ajouter au cours de la deuxième moitié du XXème siècle, d'autres pays d'Europe du Sud et de l'Est. Les démocraties ont en commun, avec des dosages souvent différents, des références morales et philosophiques héritées des penseurs de l'Europe des Lumières du XVIIIème siècle, J. Locke, D. Hume, ou Montesquieu, par exemple. [...]
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