La société de consommation, Jean Baudrillard, 1970, consommateur, société de consommation, illusion du bonheur, citoyen moderne, bonheur, jouissance, société moderne, bonheur chez les anciens, bonheur chez les modernes, Frédéric Lenoir, voyage philosophique, Émile Durkheim
Le bonheur ne va pas sans le plaisir, affirme Aristote dans son Éthique à Nicomaque, Spinoza renchérit dans son Éthique, le désir est l'essence même de l'Homme. Le désir et le plaisir sont deux entités présentées comme nécessaires au bonheur. Ce bonheur, qui n'a cessé de fasciner les philosophes depuis l'Antiquité, semble être une simple notion enfantine et naturelle, mais cache une complexité insaisissable.
[...] La société de consommation – Jean Baudrillard (1970) - Dans quelle mesure le bonheur est-il une illusion paradoxale de la société de consommation ? « Il n'est pas question pour le consommateur, pour le citoyen moderne de se dérober à cette contrainte de bonheur et de jouissance » Jean Baudrillard - La société de consommation (1970) Introduction, mise en perspective et premières réflexions sur le bonheur « Le bonheur ne va pas sans le plaisir », affirme Aristote dans son « Éthique à Nicomaque », Spinoza renchérit dans son « Éthique », « le désir est l'essence même de l'Homme ». [...]
[...] Les philosophes des Lumières prônent pour un bonheur universel, une égalité face au bonheur, tandis que les romantiques considèrent ce bonheur comme un désir bourgeois, et préfèrent une vie mouvementée, pleine de passions, de spleen, et des rebonds. Schopenhauer reste très pessimiste, négatif, face au bonheur en raison notamment de sa vie difficile, il distingue la satisfaction d'un désir du bonheur, pour lui, « la vie oscille comme un pendule [ . de la souffrance à l'ennui ». Pour finir, Kant observe le bonheur comme un idéal de l'imagination, idéal inatteignable. [...]
[...] Les thermes de la citation de Baudrillard sont en effet antithétiques, une contrainte de bonheur dit-il. Le bonheur est forcé, mais ce cadre est inconscient. Le consommateur-citoyen est entraîné dans un cycle infernal, cycle infernal de consommation, qui développe l'angoisse, et l'anxiété. Baudrillard laisse penser que cette société rapide, où tout est consommé sauf les expériences de vie, est en réalité une société du grand vide, fondée sur une logique fausse, futile et illusoire. La société de consommation fait ainsi écho aux paradis artificiels de Baudelaire, qui donnent l'illusion d'être heureux, avant de retomber dans le spleen. [...]
[...] Aussi, selon Baudrillard, dans quelle mesure le bonheur est-il une illusion paradoxale de la société de consommation ? Il s'agira tout d'abord de questionner le concept du bonheur et de la jouissance chez les Anciens et les Modernes, pour présenter ensuite la jouissance comme contrainte du citoyen moderne, et enfin s'attarder sur le paradoxe du bonheur et l'enjeu de liberté dans la société de consommation. I. Des Anciens aux Modernes, un concept de bonheur évolutif A. Présentation générale La citation de Baudrillard fait écho aux philosophes Anciens et Modernes. [...]
[...] Consommer des expériences de vie et non plus des objets, renouer les liens sociaux, et baser la société sur l'Homme, en stoppant le culte de l'objet. Cette citation est aussi à mettre en relation avec l'obsolescence programmée, même les objets ne sont plus libres de cesser de fonctionner « naturellement ». Alors il y a ce contresens dans la citation, il n'est pas question pour le consommateur de se dérober, mais il le doit quand même pour échapper à un modèle de société futile basé sur le consumérisme rapide, sans consistance. Le paradoxe du bonheur moderne est une fois de plus tout le paradoxe de notre société. [...]
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