Sincérité, vérité, responsabilité morale, mensonge, Kant, Rousseau, Platon, Galilée, Nietzsche, métaphysique, monde des Idées, croyance, logique binaire aristotélicienne, Thomas Hobbes
La vérité comme la sincérité sont des attributs de la pensée et du langage. Il est donc impossible de duper ou de se tromper sans communiquer, avec soi ou l'autre. De ce fait, la sincérité, le mensonge, la vérité ou l'erreur impliquent une intersubjectivité entre les hommes, mais également une responsabilité morale. La sincérité est liée à l'intention, qui est le fondement subjectif de la moralité (Kant). Elle est donc une forme de vérité dans l'intersubjectivité, soit d'honnêteté dans la relation avec l'autre. L'intuition, la conviction, la croyance ou l'opinion, même si elles ne sont pas vérifiées scientifiquement, sont sincères si elles se présentent à la conscience et sont communiquées dans la transparence de soi, sans hypocrisie. Elle s'oppose alors au mensonge, qui est défini dans le Petit Robert comme une "assertion sciemment contraire à la vérité, faite dans l'intention de tromper". Il est donc, lui aussi, au-delà d'une faute, une intention. Il sert surtout l'intérêt égoïste de l'imposteur, du fraudeur dont la calomnie est la plus haute des tromperies, nuisant directement à autrui (Rousseau).
[...] Ainsi, l'affirmation même sincère de la supériorité de la vérité est elle-même une illusion métaphysique qui consiste à inventer, au-delà du monde sensible, un « arrière monde » de diallèles, soit de représentations d'autres représentations. Face à « chacun sa vérité » ou « l'erreur est humaine », la sincérité devient donc la seule constante véridique subjective et absolue à la fois : contrairement à la vérité, elle est une certitude pour le sujet sincère. Dans son rapport avec autrui, elle est donc la valeur de référence morale. Une sincérité vraie, si elle existe, serait donc une véracité véridique. [...]
[...] Il sert surtout l'intérêt égoïste de l'imposteur, du fraudeur dont la calomnie est la plus haute des tromperies, nuisant directement à autrui (Rousseau). Sincérité et mensonge recouvrent donc un enjeu moral et non scientifique. Un enfant qui relate son monde imaginaire fictif ne ment pas, il est sincère, mais inexact, sans affecter la subjectivité de l'autre. La Vérité, en supposant son existence, est donc toute autre. Pour Platon, elle est universelle et intemporelle, donc absolue, et seul le « monde des Idées » en permet l'accès. [...]
[...] 33) par la démonstration de certitudes. S'inspirant de cette logique, la philosophie anglo-saxonne analytique définit le « vrai » comme la caractéristique d'un discours restituant fidèlement le réel, au-delà de ses apparences. D'après cette métaphysique, « il neige » est exact s'il neige dans la réalité : c'est donc une vérité-correspondance. Cette théorie[1] implique donc mathématiquement une proposition et un langage pour l'exprimer, mais également une conformité au fait désigné, sous la forme d'une croyance, mais surtout d'une connaissance propositionnelle. Cependant, la question préalable de l'intention n'est pas posée. [...]
[...] Il implique la logique binaire aristotélicienne de non- contradiction, soit un fait A = B excluant C. Cette rationalité instrumentale est utile pour les problèmes à causalité linéaire dans les sciences mathématiques. Cependant, concernant le pluralisme des phénomènes, notamment de vérité et sincérité, le langage d'un sujet apparaît comme une intention et une perspective synthétique (Kant) sur objet donné et non comme un pont exact entre eux. Il est donc lui-même une donnée tierce à prendre en compte dans la reconstitution du réel, qui peut être relative et/ou sincère. [...]
[...] Elles permettent de rendre l'homme digne de confiance, du point de vue de ses intentions, mais aussi de ses connaissances, même partielles. La sincérité vraie avérée est donc la condition de toute coopération humaine. Par sa bienveillance et son occurrence, elle est un voile d'ignorance permettant de déjouer l'égoïsme et la supercherie afin d'assainir les relations humaines, réduisant la méfiance interpersonnelle. Mais, si la « vérité sort de la bouche des enfants » de par leur innocence, ils restent néanmoins plus ou moins narcissiques dans leur construction personnelle, usant de la sincérité ou du mensonge selon leurs intérêts, craintes et personnalité. [...]
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