Aujourd'hui, nous entretenons une relation de plus en plus complexe avec le temps. Notre époque se marque par une accélération de la succession des évènements, comme le montre par exemple l'augmentation exponentielle des connaissances scientifiques et techniques.
[...] Ainsi, l'empressement dépossède le sujet de son rapport au temps en lui imposant notamment une conception spatialisée, linéaire de ce dernier. Reprendre possession de ce rapport, c'est imposer un arrêt, un autre cheminement au temps qui passe. C'est, comme nous allons le voir, marquer l'écoulement du temps du sceaux de la liberté du sujet. empressement et vision linaire du temps Le temps peut se concevoir de différentes manières. Ainsi, dans l'antiquité, le temps était conçu de manière cyclique, sur le modèle par exemple de la répétition des saisons. [...]
[...] Introduction Aujourd'hui, nous entretenons une relation de plus en plus complexe avec le temps. Notre époque se marque par une accélération de la succession des évènements, comme le montre par exemple l'augmentation exponentielle des connaissances scientifiques et techniques. Notre possibilité de comprendre le monde s'élargit, alors que dans le même temps, notre capacité de le comprendre (capacité temporelle) n'augmente pas proportionnellement. Bien sûr, il est impossible de ne pas faire mention de l'accroissement de l'espérance de vie mais cet accroissement n'est pas en rapport avec l'élargissement de notre champ de compréhension du monde. [...]
[...] Nous appellerons cette expression graphique, cette expression spatiale : le temps objectif. Il est donc celui qu'on peut traduire en termes métriques comme dans le cas de la frise chronologique. Ce cas permet en effet de bien montrer la spatialisation par le fait qu'à une certaine mesure correspond une époque et qu'il est nécessaire d'établir des règles objectives pour rendre compte le plus fidèlement possible du temps passé (un centimètre représente 10 ans ans en fonction de ce que nous voulons mettre en évidence). [...]
[...] Dans son rapport au temps, dans le vécu qu'il en le sujet éprouve la notion de durée, durée qui peut, en fonction des circonstances être vécue de manière relative (ainsi, une heure de cours de mathématiques peut paraître interminable, parce que nous n'aimons pas cela ou ne comprenons pas ce qui se dit ou bien encore au contraire parce qu'il a longtemps que nous avons compris ce qui se dit , et à l'inverse, une heure de cinéma, de loisirs, ou même d'un cours que nous aimons peut être vécue comme un moment rapide car notre attention y est pleinement engagée. L'engagement du sujet est donc fondamental dans le rapport qu'il établit avec le temps. Dans L'essai sur les données immédiates de la conscience Bergson oppose le temps réel et le temps de la science (subjectif, objectif), opposition qui recouvre deux réalités distinctes : l'intériorité et l'extériorité. Dans ce cadre, l'empressement est invasion de l'extériorité dans l'intériorité. Faire un détour est une manière de limiter cette invasion en reprenant le pouvoir sur le flux de cette invasion. [...]
[...] La notion de détour induit une spécialisation de notre relation avec ce dernier. Il s'agit donc de mettre en évidence que l'idée d'empressement induit une conception linaire du temps et de mettre en évidence ce que la notion de détour apporte à cette conception. Ce sujet relève de la partie épistémologique de la philosophie, il pose la nécessité de s'interroger sur le vécu d'un sujet dans une temporalité objective. L'empressement est bien le fait d'un sujet confronté à l'angoisse de la fuite du temps, le détour est également le fait d'un sujet qui en quelque sorte reprend possession de son rapport au temps en faisant le choix de le suspendre, de le vivre différemment de ce que lui impose la norme. [...]
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