liberté, puissance critique, confusion téléologique, juste et bien, objection de Kant et Rawls
La casuistique hédoniste rencontre, bien sûr, la question du principe : en affinant le trop massif « utilitarisme de l'acte » en un « utilitarisme de la règle », tenant compte, pour qualifier le bien-être, de préférences universellement prescriptibles (amitié, connaissance, valeurs impartiales...). Ces biens, référés à des fins unanimes, favorisent des maximes d'action où le droit des personnes est pris en compte. Ces débats conduisent l'hédonisme utilitariste loin de ses bases téléologiques.
[...] Faire du bien-être un principe politique favorise paternalisme et despotisme (Kant, Contre Hobbes). Tocqueville, Benjamin Constant parlent du danger de despotisme doux de l'utilitarisme hédoniste qui menace les démocraties. Le sujet humain s'affranchit des mécanismes naturels ; ce n'est pas son plaisir (même élevé à l'intérêt général), qui recèle une puissance critique, mais sa liberté. C'est sa liberté qui fait valoir ses fins, et ce sont ces libres fins qui donnent à ses biens leur caractère bon. L'erreur première d'une téléologie est de ne pas considérer le moi comme premier par rapport aux fins qu'il défend. [...]
[...] Mais elles procèdent à l'inverse, en posant la priorité du juste. Suivant la méthode procédurale, en faisant abs traction des questions d'identité et de biens, jamais des individus recherchant le principe du juste n'auront l'idée de découvrir leurs buts ultimes dans le plaisir, pas plus que de maximiser un seul objectif particulier. S'ils adoptent le principe utilitariste, ce ne sera jamais sous sa forme hédoniste de maximisation des plaisirs. Car tout le monde considère que c'est la per sonne morale de chacun, et non l'aptitude à jouir et à souffrir qui caractérise le plus fondamentalement le moi. [...]
[...] Seule la liberté comme principe est en position de puissance critique. Confusion téléologique entre le juste et le bien (objection de Kant et Rawls) La casuistique hédoniste rencontre, bien sûr, la question du principe : en affinant le trop massif utilitarisme de l'acte en un utilitarisme de la règle tenant compte, pour qualifier le bien-être, de préférences universellement prescriptibles (amitié, connaissance, valeurs impartiales . Ces biens, référés à des fins unanimes, favorisent des maximes d'action où le droit des personnes est pris en compte. [...]
[...] Il faut renverser la relation entre le juste et le bien des doctrines téléologiques : le juste doit être considéré comme premier, à part des fins, ou fin en principe. L'hédonisme ne nous conduit nulle part écrit Rawlq. Il ne parvient pas à justifier une procédure rationnelle de choix. Pourquoi recourir à un expédient aussi désespéré que le plaisir, le repli sur la sensation ? La méthode reflète celle des téléologies, leur raisonnement en termes de fins dominantes à maximiser. [...]
[...] La faiblesse de l'hédonisme reflète l'impossibilité de définir une fin précise qui puisse être maximisée. Car la structure des doctrines téléologiques (eudémonistes ou hédonistes) est mal conçue ne devrions pas essayer de donner forme à notre vie en considérant d'abord le bien, défini de façon indépendante. Ce ne sont pas nos fins qui manifestent en premier lieu notre nature, mais les principes que nous accepte rions comme leur base : ce sont eux qui commandent les conditions dans lesquelles ces fins doivent prendre forme et être poursuivies. [...]
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