Qui n'a jamais rêvé de s'isoler sur une île déserte pour échapper enfin aux exigences de la vie sociale ? Nous nous représentons les autres d'abord comme une source d'obstacles à la réalisation de notre volonté, et l'on est vite tenté d'affirmer que, pour être enfin libre, il faut être seul (...)
[...] Se séparant des Lumières il se méfie des effets pervers de la raison et du progrès. Le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (1754) montre que l'homme s'élabore à travers une histoire mal orientée par défaut de méfiance à l'égard d'une inégalité d'abord physique et naturelle, se transformant vite en inégalité de convention puis en tyrannie politique. Du contrat social et Emile (1762) proposent des remèdes complémentaires : un pacte d'association donnant la liberté civile que garantit une loi émanant de la volonté générale une éducation capable de former un citoyen libre. [...]
[...] Ainsi, on ne peut être libre seul, parce qu'on ne peut ni être conscient ni penser ni agir seul. III. Comment concevoir la liberté sociale ? A. L'affirmation de soi ne se fait que par confrontation à autrui. Autrui est certes source de contraintes et la vie en société comporte des pièges tels que la valorisation de l'apparence et la soumission au préjugé. Mais est libre celui qui sait s'affranchir de ces jougs, non celui qui n'en a pas conscience. [...]
[...] Faut-il être seul pour être libre ? Introduction Qui n'a jamais rêvé de s'isoler sur une île déserte pour échapper enfin aux exigences de la vie sociale ? Nous nous représentons les autres d'abord comme une source d'obstacles à la réalisation de notre volonté, et l'on est vite tenté d'affirmer que, pour être enfin libre, il faut être seul. Mais que serait une liberté solitaire ? Certes, la vie sociale exige des lois, une régulation des actions, mais cette régulation doit-elle être entendue comme une limitation ? [...]
[...] Affirmer et nier sont ainsi les deux faces d'une même opération : le devenir. Ce devenir concerne autant les idées que le concret : en fait, l'idée anime le concret et s'y réalise (il n'y a par exemple de liberté que s'incarnant dans des hommes). Puisque Hegel intervient au moment où le devenir révèle son efficacité, il peut comprendre, par une démarche récapitulative, tous les domaines, de l'histoire à la conscience (Phénoménologie de l'esprit, 1807) au droit (Principes de la philosophie du droit, 1821-31), de l'art (Esthétique, 1820-29) à la philosophie (Leçons sur l'histoire de la philosophie, 1819-29) ou à l'histoire (Leçons sur la philosophie de l'histoire, 1821-31). [...]
[...] La solitude subie n'est pas source de liberté. Cependant, puisque autrui peut aussi bien être source de contrainte que de libération, ne faut- il pas envisager la liberté indépendamment de la solitude ou de la vie sociale ? S'il faut parfois être seul pour être libre, ce n'est jamais une raie solitude puisque, pour être absolument seul, il faudrait ne pas concevoir autrui comme structure mentale. Or, on n'a pas le choix, on vit d'emblée en société. Et la liberté ne peut s'envisager que dans ce cadre qui guide notre existence. [...]
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