Il semble à première vue que les sources de nos connaissances soient multiples : les sens en sont une, mais ne peut-on pas également invoquer la transmission (orale ou écrite), la réflexion ou encore le calcul ? D'autre part, on peut remarquer que, s'ils sont source de connaissance, nos sens ne sont pas nécessairement une faculté suffisante pour nous fournir celles-ci et que d'autres fonctions de l'esprit comme la raison ou l'entendement apparaissent comme essentielles à leur acquisition.
Cependant nos perceptions sensibles semblent nous instruire sur les objets qui nous entourent. Par exemple, si nos yeux sont frappés par la lumière du soleil, nous savons qu'il fait jour. Nos sens se présentent comme la faculté qui nous permet d'être en rapport avec le monde par excellence puisque c'est par eux que ce dernier s'offre à nous, de façon apparemment immédiate. Ce sont bien nos cinq sens qui, dès le commencement de notre existence, nous le font connaître, nous mettent en rapport avec la réalité, sans que nous n'ayons à nous efforcer de pratiquer la moindre exploration ou enquête : ils nous fournissent des connaissances de la façon qui semble la plus simple, dans la passivité la plus pure. Ainsi l'on peut dire avec Condillac que « Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'apercevoir ».
[...] Qu'est-ce qui, au juste, caractérise l'objectivité d'une connaissance ? Et quelles sont les conditions permettant de prétendre à une connaissance objective ? Toute connaissance se fonde sur le lien existant entre le sujet (celui qui connait) et l'objet (ce qui est connu). Il est important, en vue de l'acquisition d'une connaissance objective, de bien distinguer le sujet de l'objet. En effet, ce sont les propriétés de l'objet qui sont à connaître et celles-ci ne doivent pas être modifiées par le spectre déformant que constituent les propriétés du sujet. [...]
[...] On peut donc affirmer avec Einstein que sans idée préconçue, il serait impossible, dans l'incroyable complexité de tout ce que fournit l'expérience isoler des faits bruts assez simples pour qu'apparaisse la loi à laquelle ils obéissent . En outre, l'établissement des faits doit se dégager de l'arbitraire généré par la subjectivité empirique. Le fait scientifique ne peut être repéré dans n'importes quelles conditions. Ainsi, un mode opératoire s'impose : il doit comporter la description d'un procédé régulier qui permet la répétition et la mesure, l'atteinte et l'identification d'un concept défini. [...]
[...] Les sens sont-ils suffisants pour nous fournir toutes nos connaissances ? Il semble à première vue que les sources de nos connaissances soient multiples : les sens en sont une, mais ne peut-on pas également invoquer la transmission (orale ou écrite), la réflexion ou encore le calcul ? D'autre part, on peut remarquer que, s'ils sont source de connaissance, nos sens ne sont pas nécessairement une faculté suffisante pour nous fournir celles-ci et que d'autres fonctions de l'esprit comme la raison ou l'entendement apparaissent comme essentielles à leur acquisition. [...]
[...] La connaissance acquise par discours est donc plutôt une opinion à partir du moment où l'on y croit, mais elle n'est pas nécessairement vérifiable. Elle repose dès lors sur la confiance. Ainsi pour que ce qui nous est dit soit crédible, il faut qu'un travail de rapprochement avec ce que nous connaissons déjà selon d'autres expériences connues ou vécues soit possible. Il en découle que nos sens se présentent comme les garants de la véracité de ce qui est connu par le discours. [...]
[...] Si l'on cherche à savoir si nos sens peuvent nous fournir toutes nos connaissances, il s'agit de savoir s'ils peuvent nous fournir des connaissances qui soient des connaissances vraies, c'est-à-dire des connaissances objectives. Or les connaissances acquises par immersion n'ont pas ce souci d'objectivité puisqu'elles reposent justement sur un critère d'affectivité, sur une confusion entre l'objet et le sujet. Si de telles connaissances sont bien celles qui correspondent à l'expérience au sens premier (faire l'épreuve entièrement, comme l'expert qui est du milieu elle n'a pas de valeur objective et n'est pas fiable. [...]
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