Le « Peut-on » signifie, dans cet intitulé de sujet, « est-il possible », mais aussi « est-il légitime ». C'est la notion de possibilité, mais surtout de légitimité, qu'il faudra questionner ici. Que signifie, maintenant, le terme de « sens » ? Ce mot reçoit plusieurs acceptions. Ici, il semble bien qu'il désigne essentiellement la signification. La beauté, quant à elle, ne se confond pas vraiment avec le beau. Il faut définir ce dernier comme un concept normatif, c'est-à-dire un canon et un idéal, s'appliquant au jugement d'appréciation sur les choses ou les êtres provoquant le sentiment esthétique. Le beau se rapporte au jugement de goût, mais on peut aussi, avec les philosophes anciens, voir en lui une idée, une essence permanente. Cette notion d'un beau idéal a l'avantage de conduire vers celle de Beauté, qui semble la manifestation la plus épurée du beau, sa forme la plus abstraite, la plus spiritualisée. Le beau, disait à peu près Joubert, a encore quelque chose d'animal. Au contraire, la beauté a quelque chose de céleste. La Beauté désigne en effet l'accomplissement parfait du beau, son harmonie la plus noble et la plus pure. Elle est un beau poussé à son point de perfection. Il reste, enfin, à définir le prédicat « morale ». Ce terme s'applique, en un sens spécifique, aux jugements relevant de l'ordre des valeurs éthiques, c'est-à-dire le bien et le mal, le juste.
[...] Peut-on alors parler, de beauté morale ? Rien n'est moins certain. En effet, le jugement esthétique, tout en étant distinct de l'agréable, n'en est pas moins de nature sensible, comme l'a bien montré Kant. Il opère toujours au niveau du sensible. En effet, nous sentons la beauté et nous ne la définissons pas par concepts : un concept a toujours une signification générale, alors que la beauté est toujours celle d'une chose sensible particulière. Dans ces conditions, comment parler encore de beauté morale ? [...]
[...] En tout ceci, ce que je ressens et ce que j'expérimente, c'est un ordre, une harmonie, un bonheur des proportions, une justesse d'équilibre qui, en eux-mêmes, possèdent, peut- être, une signification morale. Faut-il, en effet, voir dans la morale, comme nous le suggère Kant, un sévère refoulement de tout ce qui est sensible ? La vraie morale n'est-elle pas un équilibre et un ordre de l'existence, une harmonie de notre vécu conduisant à la sérénité ? L'éthique, loin de se ramener à la dure répudiation du sensible et à l'obéissance à la loi, désigne peut-être surtout l'organisation harmonieuse et ordonnée d'une existence, organisation rendue cohérente par le projet humain lui donnant un sens et y projetant ses valeurs. [...]
[...] Dans cette optique, l'unité du Beau et du Bien s'évanouit. Tentative ultime d'approche unitaire III. Synthèse finale où la Beauté redevient morale. La conclusion soulignera l'unité de l'esthétique et de l'éthique. Dissertation Le Peut-on signifie, dans cet intitulé de sujet, est-il possible mais aussi est-il légitime C'est la notion de possibilité, mais surtout de légitimité, qu'il faudra questionner ici. Que signifie, maintenant, le terme de sens ? Ce mot reçoit plusieurs acceptions. Ici, il semble bien qu'il désigne essentiellement la signification. [...]
[...] Comment alors parler, concrètement, de beauté morale dans notre univers ? L'enjeu de la question est évident, car, dans notre culture, seule semble encore salvatrice la Beauté. Peut-elle nous faire toucher à la moralité ? La kalocagathie des Grecs ne paraît plus tout à fait à notre portée, pour des raisons historiques et culturelles. Il semble que l'ascension platonicienne vers la Beauté, ascension nous conduisant au seuil du Bien ne soit guère possible, pour nous qui ne pouvons plus guère accéder à l'Idée de Beauté. [...]
[...] En quel sens peut-on parler de beauté morale ? Analyse du sujet Nous avons affaire à deux notions, appartenant à deux univers hétérogènes, l'une renvoyant à la sphère de l'esthétique (beauté) et l'autre à celle de l'éthique (le prédicat morale L'intitulé nous interroge donc sur le sens de l'expérience esthétique et sur son ultime dimension. La beauté diffère du beau, dans la mesure où elle semble le produit d'une spiritualisation croissante. Le beau est encore concret, alors que la beauté, beaucoup plus abstraite, est déjà quelque chose de céleste comme l'avait noté Joseph Joubert. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture