Pour Claudine Tiercelin, « la connaissance est ce qui résiste aux objections », les objections étant les expériences qui, par définition, sont des mises à l'épreuve d'une connaissance. Il y a donc un lien étroit entre la connaissance et l'expérience, la première découlant de la seconde pour les scientifiques, et surtout pour les empiristes. La métaphysique quant à elle se définit comme ce qui est au-delà (meta) de la nature (phusis), c'est donc la science relevant du domaine de l'indicible, la science des sciences ou encore, selon Descartes, la science première. Ainsi, une expérience métaphysique consisterait, par association, en une mise à l'épreuve des connaissances de ce qui dépasse la physique, le concret, la nature. En somme, une mise à l'épreuve de la connaissance de l'indicible, ce qui en soi est paradoxal.
[...] Une expérience, qu'elle soit personnelle, sensible ou, à supposer que ce soit possible, métaphysique, mettant en contact le divin et l'esprit, le divin et le philosophe, l'événement aurait un caractère profondément mystique : le philosophe ne s'interrogerait plus sur l'existence de Dieu, il en aurait la révélation. Ainsi, quand bien même une expérience sur un objet métaphysique serait possiblement réalisable, elle en perdrait son caractère métaphysique pour atteindre le domaine du mystique. Ainsi, par son terme même, une expérience métaphysique admet une première limite : sa contradiction. Toutefois, la métaphysique, à titre de science, pourrait peut-être admettre malgré tout une expérience. Encore faudrait-il qu'une telle expérience soit exprimable. En effet, le discours, la parole sont créateurs. [...]
[...] En quel sens parler d'une expérience métaphysique ? Pour Claudine Tiercelin, la connaissance est ce qui résiste aux objections les objections étant les expériences qui, par définition, sont des mises à l'épreuve d'une connaissance. Il y a donc un lien étroit entre la connaissance et l'expérience, la première découlant de la seconde pour les scientifiques, et surtout pour les empiristes. La métaphysique quant à elle se définit comme ce qui est au-delà (meta) de la nature (phusis), c'est donc la science relevant du domaine de l'indicible, la science des sciences ou encore, selon Descartes, la science première. [...]
[...] Ainsi, en montrant les limites engendrées par une possible expérience métaphysique, nous avons pu mettre en avant trois points faisant qu'on puisse parler en un sens d'une expérience métaphysique : dans le cas d'une rencontre avec le mystique, qui serait alors un portail vers la métaphysique, dans le cas d'une expérience personnelle que l'on parviendrait à exprimer parfaitement, dont on rendrait compte de tous les détails, toutes les nuances, et enfin par le fait que l'idée même pose problème, donc nous fait parler d'elle en ce qu'elle a de dérangeant. Il semblerait alors qu'on ne puisse parler véritablement que de problème métaphysique. [...]
[...] C'est pourquoi nous allons nous demander si une expérience métaphysique est exprimable. De plus, la métaphysique, nous l'avons dit, relève du domaine de l'indicible. Or, l'expérience, elle, relève du domaine du sensible, des sensations. L'expérience a donc quelque part un caractère subjectif, difficile à exprimer. Chacun peut ressentir la même chose d'une façon différente : on peut citer l'exemple du tremblement de terre, vécu de façon très différente selon que l'on est habitant de la région touchée, et donc affectée par les pertes et dommages qui peuvent être engendrés, ou que l'on est sismologue, et donc que l'on perçoit le phénomène comme objet d'étude. [...]
[...] Ainsi, la métaphysique reste insaisissable : elle ne peut être soumise à expérience, donc elle ne peut s'affirmer comme connaissance. En ce sens, la connaissance est impossible, car on ne peut avoir une connaissance en soi de la métaphysique. D'après le mythe de la caverne de Platon, les choses supérieures nous sont inaccessibles, car nous avons une vision erronée de la réalité, on n'atteint jamais une connaissance de la chose en soi. Au même titre que l'expérience métaphysique, l'idée de connaissance métaphysique relève d'un paradoxe : ces associations d'idées sont inconcevables, car contradictoires. [...]
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