Depuis notre plus jeune âge, les manuels scolaires s'acharnent à nous faire apprendre et comprendre ce que l'on appelle communément « l'histoire ». L'évidence de la nécessité de l'intégration d'une « mémoire des peuples » au cours de l'évolution de l'enfant est admise comme telle par l'éducation nationale comme nombre de parents. Fêtes commémoratives, évènements culturels, adaptations cinématographiques scandent notre vie d'adultes, nous invitant à souffrir et penser les faits passés (...)
[...] Admettre sue tout événement, même le pire, a un sens ultime et inaccessible, n'est-ce pas une amorce de déresponsabilisation de chacun ? Ainsi, face aux horreurs du génocide, à l'absurdité des conflits de la guerre froide, aux victimes des tranchées, il est impossible d'affirmer que le mal n(est qu'un moment du bien, que chaque événement a un sens transcendant. Les grands systèmes téléologiques ne sont peut-être qu'un moyen de fuir notre responsabilité face au mal et à l'absurdité intrinsèque à l'histoire, notre histoire, mettant parfois en question le devenir de l'humanité. [...]
[...] Le sens de l'histoire est entre nos mains, il ne dépend que de l'usage que nous faisons de la mémoire du passé. Ainsi, si la croyance dans une transcendance orientant le devenir de l'humanité semble ne plus être satisfaisante face à l'absurdité de certains évènements historiques, il ne faut pourtant pas renoncer à l'étude du passé. En effet, celle-ci est la condition de l'émergence d'une humanité en chaque individu et son oubli entraînerait une déresponsabilisation de l'homme face à sa propre histoire. [...]
[...] Une histoire jugeant et interprétant le passé serait alors le fondement même de la morale, puisqu'elle permet d'agir volontairement, en connaissance de cause. En acquérant une véritable connaissance du passé, l'homme approfondit sa liberté d'action puisqu'il devient capable de se représenter un plus grand nombre de ses finalités. Par ailleurs, l'étude de l'histoire semble être la condition de l'émergence d'une conscience d'appartenir à une humanité chez tout être. Auguste Comte le disait, l'humanité est faite de plus de morts que de vivants et un devoir de mémoire est nécessaire, par respect pour ceux qui ont participe à la construction de ce qu'aujourd'hui nous sommes. [...]
[...] Ainsi Hegel systématise le schéma chrétien, Dieu n'étant plus que la raison universelle à l'œuvre dans l'histoire. Selon lui, chaque acte posé, particulièrement par les grands hommes, a un sens qui échappe à son auteur, c'est à dire qu'il participe à l'avènement de la raison dans l'histoire. Le devenir de l'humanité est ainsi orienté vers la finalité de la raison universelle qui se révèle peu à peu. Si l'homme, entraîné par ses passions, fait l'histoire, son sens et sa finalité lui échappent entièrement. [...]
[...] L'histoire a-t-elle un sens ? Depuis notre plus jeune âge, les manuels scolaires s'acharnent à nous faire apprendre et comprendre ce que l'on appelle communément l'histoire L'évidence de la nécessité de l'intégration d'une mémoire des peuples au cours de l'évolution de l'enfant est admise comme telle par l'éducation nationale comme nombre de parents. Fêtes commémoratives, évènements culturels, adaptations cinématographiques scandent notre vie d'adultes, nous invitant à souffrir et penser les faits passés. Et pourtant, si un certain recul permet à nos historiens d'enrichir notre moral par l'étude des évènements antérieurs, il semblerait que nos dirigeants politiques ne s'améliorent pas dans son application. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture