Dissertation entièrement rédigée traitant des aspects sensoriels du corps humain : les sens nous donnent-ils toutes nos connaissances ? Celles-ci proviennent-elles uniquement de cette source ?
[...] Les sens ne sont-ils pas suffisants pour nous fournir toutes nos connaissances ? Les sens semblent être la fonction par laquelle nous perçevons le monde. Ils paraissent être parmi les données les plus élémentaires, les plus précoces et les plus universelles : dès la naissance, nous sommes en relation avec le monde et avec luimême par la sensation, au travers duquel le monde semble se donner de lui-même, se présenter de lui-même à nous. La sensation est une intelligence intuitive et immédiate, la prise de conscience d'un phénomène ( le chaud, le froid, le sucré, le bleu caractérisée par une réceptivité et une passivité pures. [...]
[...] Mais a-t-on alors nécéssairement besoin d'un raisonnement, d'une démarche intellectuelle et réflechie pour acquérir des connaissances ? Si l'on réduit les sens à une fonction de pure receptivité passive, ils ne peuvent rendre compte de façon effective d'aucune de nos connaissances, si simples soient-elles. Pour fournir la moindre connaissance, les sens ont besoin de la coopération des principales autres fonctions de l'esprit, comme en a témoignée l'expérience d'Alain avec le cube. Ainsi, il y a des objets, même parmi les réalités sensibles, c'est-à-dire susceptibles d'être atteintes par les sens, qui ne peuvent être atteints effectivement par eux que du fait d'une démarche intellectuelle par laquelle les représentations sensibles fournies par les sens sont transformées en connaissances véritables. [...]
[...] Dans un premier temps, on peut donc dire que les sensations sont vues comme une base essentielle du savoir : je me brûle avec le feu, j'obtiens une connaissance par le feu ( c'est dangereux qi je m'approche trop, mais ca peut me réchauffer si je reste à proximité ) mais ensuite, on se rend compte que les sensations peuvent nous tromper : je plonge le bout d'un bâton dans l'eau, j'ai l'impression qu'il est courbé mais ce n'est qu'une illusion d'optique. Dans la Monadologie, Leibniz explique que de tels constats passifs de nos sens nous sont très probablement commune avec les bêtes. Ils correspondent à certaines formes élémentaires de consécutions. Bien sûr, on aurait tort de les mépriser : Nous ne commes qu'empiriques dans les trois quarts de nos actions et nous obtenons de cette manière des résultats en pratique très satisfaisants. [...]
[...] Faudrait-il alors recourir systématiquement aux fonctions de l'esprit pour acquérir des connaissances où la receptivité et la passivité ne seraient pas tout ? Le terme de connaissance désigne en premier lieu l'acte par lequel nous nous efforçons de discerner et de définir un objet qui se présente à nous. Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'aperçevoir ( Condillac Je vois un bateau au loin, ainsi je fais appel au sens de la vue et dès lors, je connais l'existence de ce bateau. [...]
[...] En conclusion , on peut dire que les sens ne suffisent pas, à eux seuls, à nous procurer des connaissances. Le travail de l'intelligence est nécéssaire à l'acquisition d'une connaissance véritable. Cependant, il faut souligner que toute opération intellectuelle est advenue à partir d'expériences sensibles, et on peut donc soutenir que toutes nos connaissances proviennent originairement de nos sens, mais que le raisonnement et l'intelligence les élaborent et leur confèrent une dimension objective et par là même universelle. [...]
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