Les sens semblent être la faculté par laquelle nous percevons le monde extérieur. Ils paraissent être les données les plus élémentaires et précoces qui nous permettent d'entrer en contact avec lui. Les « cinq sens », traditionnellement admis d'après Aristote, sont la vue, l'ouïe, le toucher, le goût et l'odorat. Nous pensons la plupart du temps, que les connaissances que nous tirons de ces cinq sens sont les plus précises et les plus sûres, puisque les sens sont les données les plus primaires (...)
[...] Nous pouvons ainsi voir, à travers cet exemple, que pour Descartes, c'est l'esprit qui est le fondement de toute notre connaissance du réel et il agit même dans la perception. Ainsi, nos sens ne fournissent pas toutes nos connaissances puisqu'il se pourrait que certaines de nos connaissances soient présentes dans l'esprit avant tout apprentissage. De plus, si l'on peut acquérir des connaissances à partir de nos sens, ceux-ce ne sont qu'un point de départ puisqu'il y a toute une activité de l'intelligence humaine qui intervient par la suite. [...]
[...] En effet, par d'habiles questions, il fait retrouver à un jeune esclave le théorème permettant de réaliser la duplication du carré. Ainsi, il montre que dans toute recherche, on a déjà une petite idée de ce que l'on recherche. Cette idée fait partie d'un savoir ancien reçu, puis oublié par notre âme. Par conséquent, chercher et apprendre consistent simplement à se ressouvenir. Grâce à des questions appropriées, il est possible de se ressouvenir de se savoir et ainsi de connaître, c'est à dire savoir définir l'essence de quelque chose. Cette conception originale s'appelle le mythe de la réminiscence. [...]
[...] Non seulement toutes connaissances commencent avec l'expérience mais elles en dérivent toutes entières. Par conséquent, nous ne pouvons pas avoir de connaissance parfaite concernant un objet ou un phénomène ; le définir ou le comprendre entièrement est impossible. Hume montre que connaître, c'est établir par habitude une relation de cause à effets entre les phénomènes. L'esprit établit des raisonnements logiques qui consistent en une association d'idées, fondées sur l'habitude. La causalité dépendant de l'habitude, dépend de la sensibilité. Tout jugement cognitif n'est ni intuitif; ni: il dérive de l'expérience. [...]
[...] Mais il ne s'ensuit pas que les sens produisent à eux seuls toute connaissance, ils sont le point départ. Autrement dit, Kant rejette le rationalisme absolu et parle d'abus de pouvoir de la raison. En accord avec les empiristes sur le fait que toute notre connaissance débute avec l'expérience, il réfute toutefois le fait qu'elle en dérive toute entière. En effet, l'expérience n'existe que parce qu'un sujet est là pour réconcilier son existence et l'analyser L'empirisme est donc critiqué par Kant dans la mesure où les lois de la nature sont universelles et nécessaires ; nous ne pouvons pas les tirer de l'expérience, qui nous informe que les choses se sont pour l'instant passées ainsi, non qu'elles se passeront toujours et nécessairement ainsi. [...]
[...] Mais Kant refuse l'idée selon laquelle l'origine de la connaissance pourrait se résumer au processus de traitement de l'information sensorielle. L'entendement joue non moins un rôle crucial que les sens dans la formation de connaissances. Une connaissance pure n'est pas une connaissance formée sans le recours de telle ou telle expérience, mais une connaissance formée sans le recours d'aucune expérience possible, c'est-à-dire par le seul exercice de l'entendement. Ces connaissances pures sont des connaissances absolument a priori. Rien en elle ne dépend d'aucune expérience. L'expérience ne nous donne jamais de certitude quant à l'universalité ni quant à la nécessité. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture