C'est un fait peu contestable que chaque existence humaine est perpétuellement en quête du bonheur, que c'est donc une orientation de toute sa vie. Le problème est de savoir si le bonheur est un objet accessible, définissable, un concept dont on pourrait connaître la règle de composition, ou si c'est une idée, un horizon toujours fuyant, à quoi rien de sensible ne correspond. Le bonheur c'est l'image que l'on a de soi par rapport à ce qui nous entoure. Étymologiquement, c'est ce qui est de bon augure, c'est la chance, la bonne fortune. Mais définir le bonheur comme un concept est une tâche impossible, car chacun donne un contenu différent à la notion. Le bonheur ne saurait se réduire à un concept : c'est une expérience vécue, une intuition sensible, une signification que chacun peut donner à sa vie sous la forme d'une approbation générale de la vie considérée comme globalement satisfaisante. Mais le bonheur a-t-il toujours eu le même sens ?
[...] Les deux premiers remèdes qu'expose Epicure dans sa lettre sont deux objets de l'éthique, les dieux et la mort, dont la pensée engendre des angoisses liées à la finitude individuelle. Le premier remède consiste à prouver aux lecteurs que les dieux ne sont pas à craindre. Que ces angoisses face aux dieux sont causées par des opinions vides. Puisqu'en effet les dieux ne se mêlent pas des affaires des hommes. Ils appartiennent à un monde surhumain qui n'a que faire des problèmes des hommes. Les dieux s'autosuffisent. [...]
[...] Hommes, deviens ce que tu es deviens toi-même ton propre maître. [...]
[...] Le bonheur a toujours été un compromis. Il n'y a de bonheur que pour une conscience et donc seul l'homme peut être heureux et se poser la question de la nature du bonheur. Mais l'homme est un être temporel. La mort signale ainsi l'impossibilité d'un bonheur durable total. Il reste alors à l'homme à se tourner vers la philosophie, si nécessaire de la pensée critique en actes, le dernier refuge de l'individu. Maintenant, proclame Nietzsche, il va falloir apprendre à marcher droit ! [...]
[...] Les quatre grandes doctrines antiques cherchent à montrer quelles sont les conditions de possibilité du bonheur. Le modèle sceptique fondé par Pyrrhon au IVe siècle av. J.-C. Le scepticisme constate l'impossibilité où nous nous trouvons d'arriver à une connaissance définitive du monde et recommandent de mettre fin à notre inquiétude en acceptant les contradictions présentes et en suspendant notre jugement. Le modèle stoïcien suppose que le bonheur est de rester libre de ses pensées et d'obéir à l'ordre divin qu'est la Nature. [...]
[...] Pour Voltaire il n'y a ni extrêmes délices ni extrêmes tourments qui puissent durer toute la vie : le souverain bien et le souverain mâle sont des chimères écrit-il dans son Dictionnaire philosophique. Kant partage cette idée : le bonheur absolu n'est qu'un produit de l'imagination c'est-à-dire une chimère, un rêve. Aujourd'hui, dans les sociétés de consommation, le bonheur matériel, le culte du sujet, sont devenus des règles de bonheur conformes et donc conformistes. Les individus s'emprisonnent à vouloir se conformer aux désirs sociaux, ce qui est donc le contraire du bonheur individuel. Le culte du bonheur entraîne l'obligation d'être heureux. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture